Trop de femmes au conseil d'administration de GDF Suez : un comble ?

Publié le Jeudi 26 Mars 2015
Xavier Colas
Par Xavier Colas Journaliste
Isabelle Kocher, directrice générale déléguée de GDF Suez, devrait prendre la tête du groupe en mai 2016.
Isabelle Kocher , directrice générale déléguée de GDF Suez, devrait prendre la tête du groupe en mai 2016.
Un conseil d'administration d'une entreprise du CAC 40 hors-la-loi parce que trop féminisé ? C'est la situation incongrue dans laquelle pourrait, paradoxalement, se retrouver le groupe GDF Suez en 2017. La "faute" à la loi Zimmermann-Copé sur les quotas de femmes dans les instances des grands groupes.
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Une fois n'est pas coutume, une entreprise du CAC 40 comptera, à partir du 28 avril, plus de femmes que d'hommes au sein de son conseil d'administration. En effet, le groupe GDF Suez a fait le choix de soumettre à ses actionnaires une liste d'administrateurs composée à 63 % d'administratrices. Ainsi, à l'issue de la prochaine Assemblée générale le conseil d'administration du géant de l'énergie devrait comporter 19 membres, dont 11 femmes.

30,3 % de femmes dans les conseils d'administration du CAC 40

GDF-Suez deviendrait "le conseil d'administration le plus féminisé du CAC 40" , selon un communiqué publié, lundi 23 mars, par le groupe. Selon une enquête du cabinet Eric & Boards, datée de juin dernier, les conseils d'administration des quarante plus grandes entreprises françaises comptent 30,3 % de femmes, soit une hausse de deux points par rapport à 2013 et un triplement ces cinq dernières années de la part des femmes dans ces instances.

Une hausse expliquée par la contrainte légale imposée par la loi Zimmermann - Copé, votée en 2011, qui dispose que les conseils d'administration et les conseils de surveillance des entreprises devront comporter 40 % de femmes à l'horizon 2017. Problème, l'effort en matière de féminisation chez GDF-Suez s'est fait avec un peu trop de zèle au regard de la loi. Celle-ci prévoit que "la proportion des administrateurs de chaque sexe ne peut être inférieure à 40 %". Or, avec 37 % d'administrateurs masculins dans son conseil, GDF-Suez serait hors-la-loi en 2017, un comble.

Les instances décisionnaires restent non soumises aux quotas

Reste que malgré les efforts faits par le gouvernement pour féminiser les postes qui se libèrent dans le secteur public (après la Française des Jeux, une femme devrait également présider la RATP prochainement, ndlr), les comités exécutifs et de direction, véritables instances de décision des grandes entreprises non soumis aux quotas, restent très majoritairement masculins. Ces comités ne comptaient que 10,3 % de femmes, en juin dernier, pour ce qui concerne les entreprises du CAC 40 et 12,1 % dans les entreprises de l'indice Société des Bourses Françaises qui regroupe les cent-vingt premières capitalisations boursières françaises.