Disparition de Fiona : la grand-mère avait des doutes

Publié le Lundi 30 Septembre 2013
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Disparition de Fiona : la grand-mère avait des doutes
Disparition de Fiona : la grand-mère avait des doutes
Dans une interview accordée au Parisien, la mère de Cécile Bourgeon et grand-mère de Fiona, Françoise, est revenue sur le drame qui touche sa famille. Si elle affirme soutenir sa fille, désormais en prison, elle admet s'être « posé parfois des questions sur la disparition » de Fiona.
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« Je dois reconnaître qu'au fond de nous-mêmes, avec mon mari, on se posait parfois des questions sur [la] disparition [de Fiona]. » Dans un long entretien accordé au Parisien, Françoise, la grand-mère de Fiona et mère de Cécile Bourgeon, revient pour la première fois sur les doutes qu'elle a pu avoir sur la supposée disparition de sa petite-fille en mai dernier dans un parc de Clermont-Ferrand. Pourtant, jamais elle ne se serait attendue « au pire comme ça. Une histoire d'enlèvement simulé, pourquoi pas, mais je n'aurais jamais imaginé qu'on puisse en arriver là. Aujourd'hui, j'espère surtout qu'on retrouve Fiona pour lui offrir une sépulture digne ».

Cécile Bourgeon était « sous l'emprise de Berkane »

En compagnie de son mari gendarme, le beau-père de Cécile, Françoise parle de sa fille Cécile comme d'une personne impuissante et fragile, car sous la coupe de son compagnon, Berkane Makhlouf, un toxicomane au passé violent. « Rétrospectivement, je me rends compte qu'elle était sous l'emprise de Berkane. Elle avait l'air fatiguée, elle ne disait rien […] Cécile était en retrait, prostrée, et s'était mise à porter un foulard sur la tête. Elle avait sans doute peur de lui. Mais je n'avais pas réalisé », commente aujourd'hui sa mère.

Une version confirmée par la psychologue qui avait examiné Cécile Bourgeon en mai dernier, alors qu'elle affirmait encore que Fiona avait disparu au parc. Citée par Le Figaro, la psychologue parle du « caractère introverti », de la « nature passive » et de l'« importante immaturité affective » d'une « femme éprouvée qui a accumulé des situations traumatisante ». De quoi l'amener, selon la psychologue, à instaurer « des relations de dépendance au risque d'être sous l'emprise de l'autre et de s'engouffrer dans des situations à risques ».

« C'est ma fille, je l'aime »

Autant de circonstances qui poussent Françoise, malgré la mort de Fiona, à apporter son soutien à Cécile : « C'est ma fille, je l'aime et je continuerai à l'aimer. Aujourd'hui elle n'a plus que moi. Je vais bientôt aller la voir en prison car elle aura besoin d'affaires. Et de soutien. Si je ne suis plus là, c'est fini pour elle. Je ne sais pas si elle s'en relèvera un jour. Je ne sais pas comment on fait pour se reconstruire après ça. »

Interrogée sur les blessures et les bleus constatés sur la tête de la petite sœur de Fiona, Eva, trois ans, la grand-mère admet « avoir alerté les autorités vendredi », mais dément avoir porté plainte, comme l'avait annoncé Le Midi Libre. « Le médecin légiste a confirmé un pinçon derrière l'oreille d'Eva. Il a dit que c'était peut-être consécutif à une claque. Il y a une enquête. Pour l'instant, je n'en tire aucune conclusion. Je donne le bain tous les jours à Eva, elle n'est pas couverte de bleus », explique-t-elle, ajoutant que la fillette « s'amuse et est sage ». « Elle demande surtout après son "papa" (son beau-père Berkane, ndlr). C'est vrai qu'ils avaient une relation forte tous les deux, il la portait en permanence dans ses bras. Mais elle va sans doute devoir être suivie. Il y a des choses qui vont devoir sortir. » Selon les déclarations de Cécile Bourgeon, Eva était présente lorsqu'elle et Berkane Makhlouf ont enterré Fiona.

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