#MeTooLesbien, le mouvement qui dénonce les violences entre femmes

Publié le Mardi 25 Octobre 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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"Briser le silence sur le harcèlement, et les violences sexistes et sexuelles dans les sphères militantes et queers", c'est là l'une des intentions du mouvement #MeTooLesbien. Une mobilisation féministe qui importe pour dire les violences entre femmes.
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C'est un mouvement qui se déploie sur Twitter et Instagram depuis ce 23 octobre. #MeTooLesbien est une mobilisation digitale animée par le besoin de briser le silence sur le harcèlement, les violences sexistes et sexuelles qui perdurent dans les sphères militantes et queers, mais aussi plus généralement sur les violences commises par des femmes sur d'autres femmes. C'est ce que l'on peut lire sur le site internet du mouvement.

#MeTooLesbien, c'est également un compte Instagram dédié à la prévention de ces violences. Compte sur lequel on retrouve bien des récits alarmants.

"J'avais 14 ans. J'étais sortie avec elle en février 2014. Je romps mais on reste en contact. En décembre, j'invite cette ex à aller à la piscine. On rentre. On dort dans le même lit. Dos à elle, elle retire mon soutien-gorge. Je lui demande de le remettre. Elle me déshabille et me lèche sans consentement. Je n'étais pas au courant qu'une femme pouvait violer une femme", lit-on par exemple.

Ainsi que d'autres témoignages, qui disent des violences trop souvent tues. Au fil des voix queer, il est question de consentement, de harcèlement, de violences psychologiques, sexuelles, physiques.

Des témoignages accablants

"Il y a quelques années j'étais en couple avec une femme très féministe. Elle a rapidement des comportements qui me gênent : elle fouille dans mon téléphone la nuit, quand je dors, me réveille pour me reprocher d'écrire trop amicalement à des amis, me fout dehors, a plusieurs accès de violence dont un, un soir, où elle manque de m'écraser sur un parking après m'avoir suivie à mon insu", développe un autre témoignage.

"J'ai peur d'elle donc je n'ai plus envie d'elle, sexuellement, et c'est le début de la culpabilisation : elle contacte ses ex, les drague dans l'espoir de me faire culpabiliser et réagir. Ça marche, je me force à avoir des relations sexuelles avec elle. Durant un an elle continuera à m'espionner, me menacer et me frapper", poursuit cette victime anonyme.

Des récits comme celui-ci, #MeTooLesbien en a publié une dizaine sur Instagram. Dire les violences faites aux femmes par les femmes, une prévention nécessaire bien qu'encore trop discrète. Quand bien même des associations comme la Federation LGBTI ont également sensibilisé au sujet, notamment par le biais d'une campagne sur les violences dans les couples de femmes.

Si vous souhaitez témoigner de violences, un formulaire peut être complété sur le site de #MeTooLesbien.