"Ne publiez pas les photos de vos enfants sur Facebook" : la gendarmerie alerte

Publié le Jeudi 03 Mars 2016
Jessica Dufour
Par Jessica Dufour Journaliste
La Gendarmerie Nationale tient à mettre en garde contre les dangers que peut représenter le "Motherood Challenge"
La Gendarmerie Nationale tient à mettre en garde contre les dangers que peut représenter le "Motherood Challenge"
Nombreuses sont les personnes à poster des photos de leurs bambins sur les réseaux sociaux. La gendarmerie alerte sur les dangers de cette pratique.
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Il y a quelques semaines apparaissait sur la toile un nouveau défi Facebook : le Motherhood Challenge. Le concept ? Poster trois photos de ses enfants et nommer dix autres personnes pour qu'ils fassent de même. Une pratique qui, si elle peut paraître anodine, peut se révéler néfaste pour l'enfant et pose également, au fond, la question du droit à l'image. Un fait sur lequel a tenu à réagir la Gendarmerie nationale.

"Préservez vos enfants", c'est le nom de ce message Facebook (que l'on peut également retrouvé sur leur Twitter) publié par les forces de l'ordre françaises.

"Nous vous rappelons que poster des photos de ses enfants sur Facebook (ou ailleurs) n'est pas sans danger !", peut-on lire sur cette publication. La Gendarmerie tient également à rappeler combien il est important de protéger la vie privée des mineurs, notamment sur les réseaux sociaux : "Nous vous demandons de ne pas partager la publication vous invitant à poster 3 photos de vos enfants et encore moins à inviter vos amis à en faire autant".

Car, même si l'envie de vouloir faire partager la vie quotidienne de vos enfants est totalement légitime, publier des photos d'un mineur n'est pas sans conséquence sur sa sécurité et sa vie future. En effet, poster une photo de votre enfant sur les réseaux sociaux, ce n'est pas seulement l'exposer au regard attendri de vos proches. C'est aussi prendre le risque de l'exposer à la vue d'un plus large public ou plus grave encore, à celle de prédateurs sexuels. De plus, la diffusion de ces clichés peut également avoir des effets pervers. Comme par exemple, d'éventuelles moqueries futures à l'école. D'où l'intérêt de bien paramétrer son compte en mode "privé" ou de partager ces clichés via des messages privés afin d'en limiter au maximum l'accès. Sans oublier que certaines de ces photos peuvent ne jamais disparaître vraiment de la Toile. Un risque d'autant plus important lorsque vos photos Facebook sont "publiques" - car facilement retrouvables via Google Images.

En novembre dernier, lors du conférence portant sur "l'importance de sauvegarder la vie privée des mineurs sur le réseau social", le vice-président de l'ingénierie de Facebook, Jay Parik, avait indiqué que le célèbre réseau social envisageait la création d'une notification à destination de toute personne qui publierait une photo d'enfant alors que leur compte est public. "Si je devais publier une photo de mes enfants jouant au parc et qu'accidentellement je le partageais en public, ce système pourrait dire : "Hey, attends une minute, c'est une photo de tes enfants. Normalement tu ne les envoies qu'aux membres de ta famille, es-tu sûr de vouloir faire ça ?" Voilà une idée parmi d'autres à laquelle pense Facebook pour faire face au phénomène [...]".

Le web "n'oublie rien"

Participer à des défis tels que le MotherHood Challenge, c'est ne pas penser à l'après. En grandissant, vos enfants n'auront pas forcément envie de retrouver sur le web des photos d'eux, petits. Un choix bien légitime ...

Une situation d'autant plus grave et inquiétante pour les générations actuelles et celles à venir, quand on sait que les barrières entre vie privée et vie publique tendent à disparaître sur Internet. Fin août 2015 par exemple, Facebook a de nouveau mis à jour sa politique d'utilisation des données renforçant un peu plus cette idée : "Nous pouvons suggérer à un ami de vous identifier sur une photo en scannant et en comparant les photos de votre ami à des informations que nous avons rassemblées à partir de votre photo de profil et des autres photos dans lesquelles vous avez été identifié".

Autant d'éléments qui tendent malheureusement vers un risque d'une e-réputation préjudiciable pour l'enfant.

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