"Trop maigre" : Alexandra Rosenfeld dénonce les réflexions sur le corps des femmes

Publié le Jeudi 07 Avril 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
"Trop maigre" : Alexandra Rosenfeld dénonce les réflexions sur le corps des femmes
"Trop maigre" : Alexandra Rosenfeld dénonce les réflexions sur le corps des femmes
L'espace d'une interview accordée au magazine "Gala", l'ancienne Miss France et professeure de yoga Alexandra Rosenfeld est revenue sur les réflexions dont elle a pu faire l'objet plus jeune, puisque jugée "trop maigre". Un discous critique et décomplexant à souhait.
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Bien être, diktats physiques, jugements décochés aux jeunes femmes... A l'occasion de la sortie de son nouveau livre, l'ancienne Miss France et actuelle professeure de yoga Alexandra Rosenfeld est revenue sur bien des sujets aussi intimes que collectifs, dans les pages du magazine Gala. Dont cette fameuse question : comment se sentir zen en tant que femme dans une société qui vous scrute en permanence ?

"Plus jeune j'ai essayé de modifier mon apparence, notamment quand j'étais adolescente, période durant laquelle j'ai essayé de grossir. Ma mère m'a donné un tas de gâteaux, a mis des sauces dans les plats, pour essayer de me faire prendre deux ou trois kilos, elle n'a jamais réussi ! Mais il faut savoir que je n'ai jamais été complexée et je n'ai pas été atteinte quand on me disait que j'étais maigre", se souvient d'emblée l'artiste.

C'est une période à laquelle elle accorde cependant un regard critique. On l'écoute : "Ce n'était pas vraiment des critiques, mais plutôt de la bêtise. Personne n'a jamais été vraiment méchant. Par exemple, la meilleure amie de ma mère qui disait : 'sers là à deux fois ta fille, parce que même le chat est plus gros qu'elle !' C'était des réflexions constantes, qui n'étaient pas faites pour atteindre, mais qui étaient idiotes".

Une nouvelle génération "incroyable"

Des réflexions "idiotes" qu'elle a pu observer longtemps mais qui n'ont pas pour autant ruiné sa santé mentale. "C'est un peu comme critiquer la couleur des yeux. C'est ridicule. C'est la raison pour laquelle ça ne m'a jamais vraiment touchée. Ce qui est malheureux, c'est que, encore aujourd'hui, lorsqu'on parle d'une personne, on pense que c'est important d'énumérer ses défauts", remarque-t-elle encore dans les pages de Gala.

"Moi je n'ai jamais essayé de ressembler à un diktat, quel qu'il soit. Les critiques sur le physique ne m'ont jamais atteint. On ne m'a rien appris, j'ai toujours vu que j'étais plus fine que les autres. Le principal, c'est d'être en bonne santé", assure encore Alexandra Rosenfeld à la revue. Aujourd'hui, plus que les regards qu'on lui porte, c'est envers sa fille Ava qu'elle nourrit certaines préoccupations. Mais conserve beaucoup d'espoir cependant.

"Je trouve sa génération assez incroyable. Aujourd'hui, elle a 11 ans et quand je l'entends parler avec ses copines, je vois qu'elles parlent d'elles-mêmes, d'écologie, de bien-être animal... Elles ne sont pas du tout dans le conflit, mais plutôt dans le dialogue. Elle a confiance en elle, elle s'habille comme elle veut... Ils sont déjà très bienveillants envers eux-mêmes", assure en ce sens la professeure de yoga et autrice. Un point de vue très positif.

"Je pense qu'on a beaucoup à apprendre de nos enfants. Je lui explique de mon côté que pour s'aimer, c'est important d'être entouré de gens qui nous regardent avec beaucoup d'amour et de bienveillance. Il est important de s'écouter et de se faire confiance", achève l'interlocutrice. Un message qui fait beaucoup de bien.