Selon des spécialistes médicaux appelés par la défense à témoigner, Anders Behring Breivik, l’auteur des attaques qui ont ensanglanté la Norvège l’an dernier, serait suffisamment sain d’esprit pour être tenu pénalement responsable de ses actes. La culpabilité de cet extrémiste de droite ne faisant aucun doute, c’est sa santé mentale qui est au cœur de son procès pour « acte de terrorisme » et « homicide volontaire ». Le 22 juillet dernier, Anders Behring Breivik avait tué 77 personnes en faisant exploser une bombe près du siège du gouvernement, à Oslo, puis en ouvrant le feu sur un camp de la Jeunesse Travailliste, sur l’île d’Utoeya.
Après s’être entretenu 26 heures avec l’accusé pendant sa détention, Eirik Johannesen, spécialiste en psychologie, a déclaré être « entièrement convaincu » que l’accusé n’était pas psychotique, imputant ses opinions peu ordinaires à son extrémisme politique, plus qu’à la maladie. « Vu son idéologie, je ne pense pas qu'il puisse être traité au moyen d'une thérapie ou avec des médicaments », a estimé le spécialiste, ajoutant que rencontrer Anders Behring Breivik était « un peu comme rencontrer Hannibal (le cannibale) du film "Le silence des agneaux" ». Pourtant, l’année dernière, deux psychiatres mandatés par la justice l’avaient diagnostiqué psychotique, souffrant de « schizophrénie paranoïde » et le déclarant donc pénalement irresponsable.
Les juges devront trancher cette question dans leur verdict attendu le 20 juillet ou le 24 août. S'il est reconnu pénalement irresponsable, l’auteur des attaques meurtrières risque l'internement psychiatrique, potentiellement à vie. Responsable, il encourt 21 ans de prison, une peine qui pourrait être prolongée aussi longtemps qu'il sera jugé dangereux.
Anders Behring Breivik, quant à lui, tient à être reconnu sain d'esprit pour ne pas voir son idéologie invalidée par un diagnostic de démence.
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