Société
"Police sexiste" : les nouvelles règles vestimentaires à l'Assemblée nationale divisent
Publié le 14 novembre 2022 à 12:41
Par Clément Arbrun | Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
L'Assemblée nationale a mis en place de nouvelles règles vestimentaires. Mais celles-ci sont loin de plaire à tout le monde. Elles seraient jugées trop restrictives voire sexistes.
"Police sexiste" : les nouvelles règles vestimentaires à l'Assemblée nationale divisent
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C'est officiel : le port de la veste sera désormais obligatoire dans l'hémicycle pour les hommes, et la cravate, elle, sera fortement "recommandée". C'est ce qui a été décidé au sein de l'Assemblée nationale le 9 novembre dernier, dans le cadre du débat portant sur la "tenue correcte exigée" en ces lieux. Une initiative réclamée par Eric Ciotti (LR) et une décision qui ne plaît pas à tout le monde.

Ainsi la députée France Insoumise Clémentine Autain voit là un retour en arrière. Sur Twitter, l'élue s'est exprimée : "La police sexiste du vêtement a encore frappé. L'obligation de la veste et la recommandation de la cravate 'pour les hommes' peut faire sourire mais elle symbolise un mouvement de fond de normalisation".

Une opinion critique et très commentée.

Un symbole sexiste ?

Une actualisation fustigée par le député insoumis Louis Boyard, dénonçant "une forme d'arrogance vestimentaire et comportementale" sous prétexte de lutter contre "une forme de relâchement vestimentaire et comportemental d'un nombre de plus en plus important de députés", pour reprendre les mots d'Eric Ciotti. Louis Boyard avait également vu là une banalisation des "costumes à prix indécents" au sein de l'hémicycle.

L'enjeu n'est pas simplement vestimentaire, il serait social. Et nous ramène volontiers à la symbolique de la cravate. Ainsi en Nouvelle-Zélande, le port de ladite cravate au Parlement avait été commentée suite à l'exclusion du député maori Rawiri Waititi. La professeure Claire Robinson, spécialiste en communication politique, voyait là un code vestimentaire "phallique et dépassé", totem de la "domination masculine blanche".

L'experte avait également parlé de "code vestimentaire parlementaire anachronique", contraire à la composition d'un parlement "diversifié et inclusif". C'est ce que semble également dénoncer Clémentine Autain en parlant d'un "mouvement de fond de normalisation", qui s'opposerait à la représentativité et à la diversité.

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