Au Kansas, les électeurs votent pour la préservation du droit à l'IVG

Publié le Mercredi 03 Août 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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Tout n'est pas perdu concernant le respect des droits fondamentaux des femmes aux Etats-Unis. La preuve ? Au Kansas, les électeurs contre toute attente ont voté... pour la préservation du droit à l'IVG au sein de la Constitution.
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Depuis l'annonce de la décision de la Cour suprême des Etats-Unis de révoquer le droit à l'avortement, 43 cliniques au moins ont déjà arrêté de pratiquer l'IVG. Il a suffit d'un mois seulement. Mais malgré cet état des lieux des plus alarmants où les bonnes nouvelles sont rares, tout ne prête pas au désarroi outre-atlantique.

Ainsi en ce début août, les électeurs du Kansas viennent de voter en faveur de la préservation du droit à l'IVG. En majorité, lesdits électeurs souhaitent donc la garantie de ce droit fondamental malmené depuis des années dans certains Etats (du Sud notamment), et particulièrement contesté par la politique trumpienne.

Plus précisément, les électeurs du Kansas ont fait savoir leurs convictions en rejetant un amendement particulier. Cet amendement visait à supprimer de la Constitution le droit à l'IVG. En privilégiant le "NO", les votants rappellent le caractère constitutionnel de ce droit fondamental.

Une nouvelle importante

C'est donc là une nouvelle importante pour la société états-unienne et les personnes concernées de front par les récents bouleversements du droit constitutionnel. Le vote a eu lieu le 2 août dernier lors d'un premier scrutin - d'autres sont à venir d'ici novembre prochain. Le choix de la majorité autorise donc, comme le rappelle franceinfo, le droit à l'avortement jusqu'à 22 semaines de grossesse au sein du Kansas.

Une actualité d'autant plus étonnante qu'elle prend place dans un Etat ouvertement conservateur, et dénote de la situation plus inquiétante d'Etats qui le sont tout autant - comme le Missouri et l'Oklahoma, prêtant moins à l'optimisme. Résultat d'autant plus surprenant encore une fois, note Libération, que la participation au sein des bureaux de vote s'est élevée jusqu'à 50 % ce 2 août, signe d'une indéniable mobilisation.

Une mobilisation qui importe. Car il n'est pas juste question des Etats-Unis face à ses récentes régressions. "La décision de la Cour suprême fragilisera le droit à l'avortement dans le monde entier", a récemment rappelé à raison Amnesty International, affirmant sur le même ton que "toute régression en matière de protection du droit à l'avortement ne ferait pas que nuire à la perception des États-Unis dans le monde".