Société
Des militantes du droit à l'IVG envahissent les bureaux de l'Ordre des médecins
Publié le 18 mars 2019 à 19:13
Par Marguerite Nebelsztein | Journaliste
Marguerite Nebelsztein, journaliste spécialisée dans les sujets de société sur le site terrafemina.com
Une quinzaine de militant·es sont entré·es dans les locaux de l'Ordre des médecins à Paris ce lundi 18 mars pour demander des sanctions contre le Syngof (Syndicat national des gynécologues Obstétriciens de France) qui, la semaine dernière, avait appelé à la grève des IVG.
Le collectif de défense de l'IVG discute avec Walter Vorhaueur secrétaire général de l'ordre des médecins. Le collectif de défense de l'IVG discute avec Walter Vorhaueur secrétaire général de l'ordre des médecins.
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Des militant·es ont envahi ce lundi 18 mars les bureaux de l'Ordre des médecins pour protester contre le manque d'action contre le Syndicat national des gynécologues Obstétriciens de France (Syngof). Ce syndicat avait menacé la semaine dernière de faire la grève des IVG s'il n'était pas reçu par la ministre de la Santé Agnès Buzyn pour discuter de leurs assurances.

Les militant·es accusent les médecins du Syngof d'être des "preneurs d'otages". Ils et elles sont entré·es dans les locaux avec cette demande auprès de l'Ordre des médecins : "Libérez nos IVG". L'action a été filmée et diffusée en direct sur les réseaux sociaux.

Dès l'invasion des bureaux, les manifestant·es ont pu discuter avec Walter Vorhaueur, secrétaire général de l'Ordre.

Il les a engagé·es à faire une action en justice si le Syngof avait véritablement mis sa menace a exécution. Mais les militantes lui répondent en scandant le fait qu'elles veulent des sanctions.

La dénonciation d'une nouvelle forme d'entrave à l'IVG

La porte-parole du groupe, Anaïs Leleux, militante au Groupe F, dénonce les "actions virulentes" du Syngof dans les médias de la part de ses représentant·es, comme le docteur Jean Marty et la doctoresse Elisabeth Paganelli, à l'origine de l'appel à la grève, et de son président Bertrand de Rochambeau à l'origine de propos anti-IVG en septembre.

Au moment de la menace de grève du Syngof, l'Ordre des médecins n'avait répondu que par un simple communiqué où il condamnait "fermement" cet appel à la grève.


Les militantes demandent à l'Ordre d'aller plus loin qu'un simple communiqué et de prendre des actions fortes.

Fatima Benomar, porte-parole des Efronté·e·s, parle elle d'une nouvelle forme de délit d'entrave par "l'instrumentalisation de la clause de conscience" et demande des garanties à Walter Vorhaueur.

Il précise qu'il ne peut pas s'auto-saisir pour prendre des sanctions contre le Syngof et répond pour se dédouaner : "Je ne peux pas préjuger d'une sanction ou d'une sanction d'un tribunal." Mais l'infraction, en l'espèce un délit d'entrave, n'a pas encore eu lieu selon lui, puisque la menace à la grève n'a pas été mise en application.

Il se pose ensuite en défenseur de l'IVG, se laissant photographier avec une pancarte des manifestant·es.

11800 mails envoyés pour faire pression sur l'Ordre des médecins

Anaïs Leleux a rappelé qu'en 2000, le Syngof avait déjà mis ses menaces à exécution en empêchant les femmes d'avorter dans certaines régions pendant deux mois. La militante a donc demandé des engagements supplémentaires.

Le groupe de défense de l'IVG explique avoir saisi trois ordres départementaux, celui de la Haute-Garonne pour le docteur Jean Marty, celui de la Seine-et-Marne pour Bertrand de Rochambaud et l'Indre-et-Loire pour Elisabeth Paganelli.

11800 mails ont été envoyés à l'Ordre des médecins à l'initiative d'Anaïs Leleux qui appelait à "mettre hors d'état de nuire" le Syngof. Elle espère que leurs plaintes locales seront appuyées au niveau nationale et s'étonne des très rares radiations.

En plus d'assurances concernant le droit à l'IVG, le collectif demande une meilleure automatisation des radiations en cas de violences sexuelles d'un·e médecin sur des patient·es, sanctions qui ne sont aujourd'hui pas automatiques si l'Ordre n'est pas saisie.

Ce à quoi Walter Vorhaueur a répondu qu'une réforme du code de déontologie était en cours, sans préciser de délais. Il préciserait qu'un·e praticien·ne est condamnable en cas de relations sexuelles avec un·e patient·es : "Cela paraît logique, c'est extraordinaire qu'on doive l'écrire mais il faut l'écrire."

L'action s'est terminée par une arrivée de la police dans les locaux. Walter Vorhaueur précise qu'il n'est pas à l'origine de l'appel des forces de l'ordre.

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