Société
#BelieveSurvivors, le hashtag qui appelle à croire les victimes de violences sexuelles
Publié le 1 octobre 2018 à 13:52
Par Marguerite Nebelsztein
Alors que l'explosion de l'affaire Weinstein a presque un an, déclenchant le mouvement de libération de la parole #MeToo, l'affaire Brett Kavanaugh qui secoue actuellement les Etats-Unis démontre qu'il reste du chemin à parcourir. Ainsi, le hashtag #BelieveSurvivors appelle à croire les victimes de violences sexuelles.
#BelieveSurvivors #BelieveSurvivors© Getty Images
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Twitter peut être source de grand changement. Comme avec le mouvement #MeToo dont on va commémorer le premier anniversaire le 5 octobre. Ce hashtag puissant, créé par la militante États-unienne Tarana Burke, avait été repris sur le réseau social par les victimes de violences sexuelles partout dans le monde après les premières révélations sur l'affaire Harvey Weinstein.

Ces dernier temps, une autre affaire vient bousculer la société américaine. Aux États-Unis se tient en ce moment un vote pour décider si le juge conservateur et proche de Donald Trump, Brett Kavanaugh, peut, à 53 ans, devenir juge à vie à la Cour Suprême, équivalent de notre Conseil Constitutionnel. Sauf que plusieurs femmes l'accusent de violences sexuelles, dont une de tentative de viol. Il s'agit de Catherine Blasey Ford qui a témoigné jeudi 27 septembre devant la commission chargée de l'"entretien d'embauche" de Brett Kavanaugh.


Pour les militant·es des droits des femmes, Christine Blasey Ford doit être crue. Des sénateurs et sénatrices démocrates, camp politique opposé à Donald Trump et à la nomination de Brett Kavanaugh, ont répété à Christine Blasey Ford : "I believe you" ("Je vous crois"), comme de nombreux·ses manifestant·es à l'extérieur du Sénat.


Déjà en amont de l'audition de Christine Blasey Ford, avait émergé sur Twitter le 24 septembre le hashtag #BelieveSurvivors ("Croyez les survivant·es"). De nombreuses personnalités ont partagé des messages sur le réseau social pour exprimer leur compassion à l'égard des victimes de violences sexuelles.

De nombreux·ses anonymes ont aussi fait part de leur soutien aux victimes. Parmi les témoignages, on trouve ces messages : "J'ai attendu 10 ans pour dire à mon père ce qui s'est passé, il a dit que je mentais. Il ne s'est jamais excusé et ça fait mal. J'ai eu besoin de gens pour me soutenir pendant que j'essayais de surmonter ce problème, mais les gens n'aiment pas les problèmes. Franchement, moi non plus"

Ou encore : "Le Dr Blasey Ford me donne l'espoir d'une Amérique meilleure. Brett Kavanaugh me fait peur pour l'avenir. Je crois le Dr Blasey Ford. Je crois les survivants."

Selon le ministère de l'Intérieur Français, seulement une victime sur douze porte plainte. Ce qui est extrêmement peu. Peur de ne pas être crue la plupart du temps ou que l'on rejette la faute sur la victime : les raisons qui poussent à ne pas porter plaintes sont nombreuses. C'est ce que tentait de démontrer le hashtag #WhyIdidntreport ("Pourquoi je n'ai pas porté plainte") qu'avait lancé l'actrice et militante Alyssa Milano fin septembre. Croire les victimes est primordial pour qu'un plus grand nombre d'entre elles osent porter plainte.

#BelieveSurvivors semble nécessaire pour retrouver un équilibre dans la prise en compte de la parole des victimes. Une démarche essentielle également pour créer un climat de bienveillance autour de ces témoignages.

C'est un numéro d'équilibriste, entre envie de créer un large mouvement de compassion à l'égard de toutes les victimes et le respect de la présomption innocence. Au-delà de ce hashtag, l'affaire Brett Kavanaugh révèle surtout un ras-le-bol de l'impunité de ces hommes puissants qui se croient tout permis. Cette époque serait-elle bientôt révolue ?

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