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C'est historique : le droit à l'avortement est généralisé dans les 32 Etats du Mexique

Publié le Jeudi 07 Septembre 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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La Cour Suprême du Mexique vient de généraliser le droit à l'avortement dans tout le pays. C'est une nouvelle tout simplement historique pour celles et ceux qui se battent pour les droits fondamentaux des femmes.
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Deux ans tout pile après la dépénalisation de l'avortement au Mexique, une nouvelle vient appuyer le respect fait aux droits fondamentaux des femmes : la généralisation, à tout le pays, de la jurisprudence selon laquelle toute sanction pénale en cas d'avortement serait contraire à la Constitution. En somme, c'est le droit à l'avortement qui se voit dès lors généralisé au Mexique.

Le 7 septembre 2021, la Cour suprême du Mexique jugeait déjà inconstitutionnelle la criminalisation de l'avortement. C'était une décision historique. Jusqu'ici, les citoyennes risquaient jusqu'à 3 ans d'emprisonnement (à part dans les cas de viol ou de danger pour la mère). Mais cette mesure, bien que majeure, ne s'appliquait pas à tous les Etats - on en dénombre 32 au sein du Mexique. C'est désormais chose faite !

Jusqu'alors, rappelle Le Parisien, seuls onze États mexicains avaient dépénalisé l'avortement. Le combat était encore loin d'être terminé. Cette généralisation est une victoire pour les voix militantes...

"Un pas de plus"

En 2021, le président de la Cour, Arturo Zaldivar, se réjouissait : "C'est un pas de plus dans la lutte historique pour l'égalité, la dignité, le plein exercice des droits. A partir de maintenant, il ne sera pas possible, sans violer les critères du tribunal et de la Constitution, de poursuivre une femme qui avorte".

Un même enthousiasme s'exprime deux ans plus tard. Logique, dans un pays où les bilans accolés aux droits des femmes sont loin d'être enthousiasmants : entre 750 000 et un million d'avortements clandestins auraient lieu chaque année. Il est déprimant, et pourtant clair, que ce droit demeure, en 2023, la source de combats, de luttes perpétuelles des principales concernées. L'exemple des Etats-Unis le démontre largement.

"Je pense que les exemples étatsunien mais également français montrent que les droits des femmes, mais plus largement des groupes marginalisés, ne sont jamais acquis", décrypte à ce sujet et dans nos pages la spécialiste des mouvements féministes aux Etats-Unis, Hélène Quanquin.

Raison de plus pour ne jamais baisser la garde.