Le questionnaire cul de Camille Emmanuelle, autrice féministe

Publié le Jeudi 29 Novembre 2018
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Le questionnaire cul de Camille Emmanuelle, autrice
Le questionnaire cul de Camille Emmanuelle, autrice
Camille Emmanuelle, autrice de "Sexpowerment" et de "Sang Tabou", répond à nos questions cul avec humour. Et avoue avoir un crush particulièrement prononcé pour James Franco.
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Camille Emmanuelle, c'est la plume derrière le génial Sexpowerment (ed. Anne Carrière) et le nécessaire Sang Tabou (ed. La Musardine). Un nom d'emprunt pour une autrice qui n'a pas peur de dire ce qu'elle pense.

On n'allait donc certainement pas se priver de l'interroger pour notre rendez-vous cul. Et on n'a pas été déçue. Entre réflexions justes et honnêtes sur la sexualité et confessions excitantes, elle nous parle liberté, James Franco et premier cunni.

Terrafemina : En quoi le sexe peut-il être une forme d'empowerment ?

Camille Emmanuelle : Au niveau personnel, cela peut être une forme d'empowerment quand on prend conscience qu'on peut être un sujet sexuel et pas uniquement un objet sexuel. Quand on se sent libre d'assumer ses désirs (et ses non-désirs) et de partager sur son plaisir avec son ou sa partenaire.

Plus globalement, au niveau sociétal, casser les clichés sur la sexualité fait bouger beaucoup de choses. Quand on comprend que les femmes ne sont, ni sexuellement, ni socialement, de petites choses fragiles, soumises, et douces, et les hommes, ne sont ni sexuellement, ni socialement, des dominants qui doivent "performer ", on dialogue mieux, entre sexes, on se respecte plus, on est plus égaux.

Le sextoy que vous recommandez ?

Breaking news : je suis plus adepte de mes doigts que de sextoys. Mais j'aime beaucoup les sextoys de la marque We-vibe, qui sont vraiment adaptés à l'anatomie sexuelle (féminine ou masculine).

J'ai su que la marque avait un secteur recherche et développement hyper pointu, et je dirais que ça se "sent" ! Ils ne sont pas juste "design" ou "chic", ils sont vraiment pensés et créés pour le plaisir.

L'endroit le plus dingue où vous ayez fait/rêveriez de faire l'amour ?

Un des endroits les plus "sex" du monde, pour moi, c'est le Berghain, cette boîte de nuit berlinoise immense, majoritairement gay mais hétéro-friendly, où l'on croise des créatures de la nuit interlopes et magnifiques, et où l'on se sent totalement libre.

Le mot ou la phrase qui vous excite le plus ?

Il y en plus d'un ou d'une ! Mais je vais citer un auteur. J'aime bien ce début de lettre de James Joyce, à son femme Nora Barnacle : "Ma douce petite pute Nora".

Un porno féministe que vous conseillez ou un film d'un érotisme fou ?

Il faut absolument regarder les vidéos d'Erika Lust, sur son site X Confessions. C'est payant mais très peu cher. Il y a une diversité de pratiques, de fantasmes, mais toutes les vidéos sont formidables. Même quand on n'est pas excité·e physiquement, on l'est intellectuellement.

Qu'est-ce qui vous fait vous sentir puissante au lit ?

Sentir que je peux être libre d'être tout et rien à la fois. Active, passive, domina, soumise, féminine, masculine, cérébrale, animale, joyeuse, mélancolique, à bloc ou hyper flemmarde.

Votre fantasme people ultime ?

L'acteur James Franco. J'ai même écrit une nouvelle érotique sur lui. Je raconte que je l'interviewe et que, ultra-excitée, je fantasme sexuellement sur lui et perd le fil de l'interview.

Le texte s'appelle "Le jour où je n'ai pas couché avec James Franco". Je ne l'ai publiée, cette nouvelle. Je devrais peut être la lui envoyer...

Est-ce que vous vous mettez une étiquette sexuellement ?

Pas vraiment. La sexualité est un parcours, je n'ai pas du tout la même vie érotique et sexuelle aujourd'hui qu'il y a 20 ans, 10 ans ou même 3 ans (coucou la maternité).

Ceci étant dit, j'ai inventé un mot que j'aime bien : le fait d'être "pansensuel·le". C'est un peu comme la pansexualité, c'est autoriser la fluidité du genre, mais au sein même du couple.

La levrette est-elle une forme de soumission selon vous ?

Je ne comprends même pas qu'on puisse se poser la question. Va-t-on demander à un homme : "Est ce que vous vous sentez soumis, rabaissé, car vous avez la tête entre les cuisses de votre femme ?"

Levrette, missionnaire, ou brouette coréenne, on s'en fiche, tant que deux partenaires consentants y prennent du plaisir, non ?

Sachant qu'en plus, beaucoup de femmes ont un orgasme quand il n'y a pas seulement stimulation vaginale, mais aussi et surtout stimulation clitoridienne externe, et bien la levrette permet ça. Levrette forever.

Votre première fois en un mot ?

Déception ? (rires). Non mais on se fait tout un monde, ado, de cette première fois, alors que je pense que dans 90 % des cas, c'est globalement un peu nul. Pour les garçons comme pour les filles. Et c'est normal.

Je pense qu'il faut arrêter de faire tout un mythe autour de cela. Sachant que "première fois", ça veut dire "première pénétration", ça limite un peu la définition du sexe.

Mon premier "coït" était tout pourri, mon premier cunnilingus était merveilleux.

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