Ses contenus touchent des millions de jeunes et de mineurs. L'influenceuse lifestyle Ophenya est aujourd'hui accusée de dérives sectaires.
La vidéaste de 24 ans se dit être une "référence en terme de santé mentale pour les jeunes", et s'engage notamment contre le harcèlement à l'école et sur les réseaux sociaux. Mais l'influenceuse aux millions d'abonnés sur les réseaux sociaux est aussi très controversée. Au point d'être signalée à la justice par la mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires. C'est ce qu'a révélé la chaîne BFMTV le 19 novembre.
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Le contenu d'Ophenya, adressé tout particulièrement aux jeunes filles, pose problème. Plusieurs associations dénoncent "une proximité malsaine avec ses abonnés". Le collectif "Meer", (Mineurs Ethiques et Réseaux), qui se bat pour la protection des enfants en ligne, reproche à Ophenya de "manipuler son jeune public au point de créer une relation de codépendance", affirme BFMTV.
Ces accusations sont inquiétantes, d'autant que l'on sait que les filles et les femmes sont doublement ciblées par les groupes sectaires.
Dans le reportage de la chaîne télévisuelle, plusieurs parents témoignent à visage caché de et dénoncent des lives quotidiens et des messages privés envoyés par l'influenceuse à de jeunes mineurs, en pleine nuit. Un exemple ? "Bonne nuit mon amour, je t'aime".
Début novembre, son compte TikTok aux 4,8 millions d'abonnés avait d'ailleurs été banni du réseau social pour avoir "enfreint les règles de la plateforme". En cause ? La jeune femme avait invité une enfant mineure à rejoindre l'écran pendant l'un de ses lives.
Un signalement de la Miviludes (mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) est actuellement à l'étude au parquet de Paris. L'avocate de la jeune femme a indiqué ne pas connaître le contenu du signalement et ne pas vouloir faire de commentaire.
BFMTV évoquait déjà cette affaire au début du mois, et se demandait si l'influenceuse n'était pas un "gourou 2.0". En réponse à ces accusations, l'influenceuse avait publié une vidéo sur Youtube (où elle comptabilise près de 700 000 abonnés) le 9 novembre. Elle y dénonçait de fausses informations partagées par la chaîne télé. "Ces vidéos ne sont que diffamation", affirmait-elle. "Oui j'ai une communauté engagée et j'en suis fière", "mais si les gens ont décidé de me suivre c'est parce qu'ils s'identifient."
Dans sa vidéo, elle dénonçait également un acharnement "sans preuves tangibles" ainsi qu'une enquête incomplète, qui ne mentionne pas ses actions en faveur des enfants victimes de harcèlement ou de cyber-harcèlement. "Mon contenu est basé sur l'humour, l'entraide et la bienveillance"... "Vous ne mettez pas les projecteurs sur les vrais combats", s'insurgeait-elle. Depuis, la jeune femme a ouvert un nouveau compte sur TikTok, et continue de publier des vidéos quotidiennement sur ses différents réseaux.