Vous questionnez votre boulot en ce moment ? C'est normal

Publié le Mardi 28 Avril 2020
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Le burn out à l'heure du (télé)travail.
Le burn out à l'heure du (télé)travail.
A l'heure du confinement national, peut-être en venez-vous à questionner la légitimité de votre travail ? Une introspection qui vous confronte à une grosse, très grosse fatigue professionnelle. Et c'est tout à fait légitime.
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En pleine pandémie, on s'adapte comme on peut au télétravail (lorsqu'on en a la possibilité) et à ses nuances. Si cette situation exceptionnelle offre une alternative potentiellement inspirante à la vie de bureau, elle exige évidemment une certaine discipline et un état d'esprit bien particulier. Et, pressions obligent, cela n'est pas (toujours) synonyme d'épanouissement professionnel - et personnel. Tant et si bien que la fatigue et l'anxiété ne sont jamais loin.

A en lire Stylist, bien des salarié·e·s ont tendance à remettre en question leur job par les temps qui courent. Non seulement son fonctionnement, mais également son intérêt et son sens. L'heure est donc à l'introspection. Quoi de plus logique en une période à ce point traversée d'incertitudes ? Plus encore, travailler au temps du coronavirus nous donnerait même l'impression de "frapper un mur de briques". On a connu sensation plus agréable. Oui, mais comment remédier à ce découragement généralisé ?

Doutes existentiels

Se concentrer en télétravail, mission : impossible ?
Se concentrer en télétravail, mission : impossible ?

La psychiatre Lopa Winters nous offre les clés pour apprivoiser cette baisse extrême de motivation - et d'inspiration. Un sentiment existentiel puisque, comme l'explique l'experte à Stylist, notre approche de la sphère professionnelle nous renvoie toujours à la fameuse question : "Quel est le but de tout cela ?". Comme une déclinaison du fameux "sens de la vie" que l'on cherche sans relâche. "Nous travaillons très dur pour garder ces pensées à distance", admet la psychiatre.

Résistance pas si fastoche à l'heure du confinement. Mais garder les idées claires n'est pas mission : impossible pour autant. Les recommandations de l'experte ? Rester réaliste. Se dire que "l'herbe n'est pas toujours plus verte ailleurs" - comprendre, à un autre poste, dans une autre entreprise. Peser le pour et le contre également. S'interroger sur le pourquoi de ses pensées. En somme, se remettre en question sans oublier de relativiser.

Pour ce faire, Lopa Winters conseille d'échanger directement avec ses collègues et supérieur·e·s, entre deux réunions numériques ou "visio". Alors que les moyens de communication sont certainement moins directs par les temps qui courent - distanciation sociale oblige - il convient de privilégier l'honnêteté et la transparence. "Les managers et les équipes doivent trouver un équilibre aujourd'hui, c'est un peu comme la parentalité. Vous devez être authentique", développe à ce titre la psychiatre.

Bien souvent, l'échange avec sa patronne, son patron ou ses collègues permet effectivement d'alléger les considérables pressions sociales et professionnelles qui vous encombrent. Une démarche plus que conseillée, en ce contexte où l'anxiété n'épargne personne. D'ailleurs, pas la peine de s'efforcer de trouver mille et un projets, au risque de caresser du doigt le burn out : qui dit "confinement" ne dit pas forcément ingéniosité à plein temps. Surtout dans une période si spéciale pour notre corps et notre mental que l'on s'épuise même... à dormir.

Mais assumer toutes ces émotions et pensées pas toujours positives ne doit pas pour autant vous inciter à fermer la porte à la créativité. Spontanée, celle-ci pourrait très bien "surgir de cette humeur", s'enthousiasme la psychiatre. Bon à savoir avant de tenter des plans sur la comète ou de complètement se démoraliser.