En avant-première, Didier Ludot, nous guide dans les coulisses de la Haute Couture. 3 questions à Didier Ludot, l’antiquaire de la mode.
Etiez-vous prédestiné à la Haute Couture ?
Oui, dès mon enfance en Bretagne, j’accompagnais toujours ma mère dans le simili château en briques de sa couturière, un petit bout de femme d’1 mètre 40 perchée sur des talons vertigineux en liège, qui lui copiait des modèles de chez Lanvin ou Balmain. A la mort de mon père, elle lui confectionnait des robes et des tailleurs dans ses costumes. Ma grand-mère vivait dans une grande demeure de 32 pièces, dont un étage était entièrement consacré aux vêtements de mes ancêtres, nous adorions y fouiner avec mes cousins et jouer la comédie…
Votre mentor ?
Yves Saint Laurent a lancé la mode vintage, qui s’appelait rétro à l’époque, avec sa collection "Guerre". Les jeunes filles allaient aux Puces glaner de petites robes en crêpe dans l’esprit Saint Laurent. A sa mort, tout le monde a habillé ses vitrines de smokings noirs, nous avons occulté l’aspect morbide, en choisissant des modèles qui seront justement présents sur l’exposition « Broderies Haute Couture ». Je précise que je n’aime pas le terme vintage qui a été trop galvaudé, même s’il a permis de sauver des pièces exceptionnelles.
Quelle est la pièce de prédilection que vous présenterez sur l’exposition « Broderies Haute Couture par Didier Ludot » ?
Je les aime toutes autant, pour leur caractère, le travail qu’elles ont nécessité. J’ai déjà dû en sélectionner 35 sur plus de trois cent cinquante… En réfléchissant, peut-être la robe Patou, nuit de chine ornée de pagodes ou la robe Saint Laurent en daim brodé, avec le chemisier rose, des pièces uniques, sublimes, absolues… Je suis impatient de venir à Bordeaux partager ma collection personnelle avec le grand public, pour lui faire connaître l’histoire fascinante qui gravite autour d’une robe.
«Broderies Haute Couture par Didier Ludot» au Parc des Expos de Bordeaux Lac du 11 au 14 novembre.
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