Égalité femmes-hommes : les entreprises françaises en progrès, mais...

Publié le Vendredi 27 Mars 2015
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
En France, ces dernières doivent d'ailleurs travailler près de 3 mois de plus (d'om la date symbolique du 26 mars) pour atteindre la rémunération moyenne de leurs homologues masculins.
En France, ces dernières doivent d'ailleurs travailler près de 3 mois de plus (d'om la date symbolique du 26 mars) pour atteindre la rémunération moyenne de leurs homologues masculins.
Les entreprises françaises, bonnes élèves en matière d'égalité femmes-hommes ? Jeudi 26 mars, à l'occasion de l'Equal Pay Day, Marisol Touraine et Pascale Boistard ont réaffirmé la volonté du gouvernement de lutter contre les inégalités salariales, et ont annoncé la mise en demeure de quelque 1 500 entreprises pour non-respect de la parité.
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Elles ne pourront pas dire qu'elles n'avaient pas été prévenues. À l'occasion de l'Equal Pay Day (la Journée de l'égalité salariale), la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine et la Secrétaire d'État chargée des Droits des femmes Pascale Boistard ont annoncé la mise en demeure d'environ 1 500 entreprises pour non-respect de leurs obligations en matière d'égalité professionnelle. 48 autres ont été sanctionnées pour les mêmes motifs.


Toutefois, la majorité des entreprises mises en demeure ou sanctionnées ont "régularisé leur situation en quelques mois".


Dès fin 2012, le gouvernement avaient prévenu les entreprises : ces dernières avaient pour obligation de négocier des accords ou de présenter des plans d'action afin de faire progresser et respecter l'égalité en leur sein, sous peine de sanctions financières pouvant aller jusqu'à 1% de la masse salariale. Les entreprises ne respectant aujourd'hui pas les dispositions sur l'égalité professionnelle ne peuvent plus soumissionner aux marchés publics ou aux délégations de service public.

Des progrès significatifs en matière de parité

Malgré les entreprises retardataires en matière de parité, Marison Touraine s'est félicitée des "progrès concrets" engrangés ces deux dernières années par le gouvernement en faveur de l'égalité professionnelle. Elle rappelle ainsi dans un communiqué que "67% des entreprises françaises de plus de 1 000 salariés étaient déjà couvertes au premier au 15 février 2015" par un accord pour l'égalité femmes-hommes.


La ministre des Affaires sociales a également rappelé la mise en place de plusieurs réformes qui ont permis d'améliorer significativement le taux d'activité des femmes : création d'ici 2017 de 275 000 places d'accueil en crèche, l'obligation de partage du congé parental entre les deux parents instauré par la loi pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes, plan pour l'entrepreneuriat féminin, politique en faveur de la mixité des métiers...


Marisol Touraine et Pascale Boistard ont aussi mis un point d'honneur à rappeler que c'est en France que les écarts de salaires diminuent le plus vite, en passant de 16,9% en 2008 à 15,2% en 2013. À titre de comparaison, les écarts salariaux dans le reste de l'Europe ont diminué de 17,3% à 16,4% sur la même période.


Le seuil de 30% de femmes dans les conseils d'administration des grandes entreprises a aussi été dépassé en 2014 (+3 points en un an), faisant de la France le pays de l'Union européenne le plus avancé en la matière.


Pourtant, toutes les conditions ne sont pas encore réunies pour que soient appliquées dans l'ensemble des entreprises une stricte égalité entre les hommes et les femmes. En France, ces dernières doivent d'ailleurs travailler près de 3 mois de plus (d'om la date symbolique du 26 mars) pour atteindre la rémunération moyenne de leurs homologues masculins.

>> Equal Pay Day : l'(in-)égalité salariale en 4 chiffres <<