"L'amitié avant la loi" : Fanny Ardant défend Roman Polanski en interview

Publié le Jeudi 18 Août 2022
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste
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"L'amitié doit passer avant la loi". L'espace d'une interview accordée au "Point", Fanny Ardant s'est permise de soutenir Roman Polanski. Le cinéaste est accusé de viol par une dizaine de femmes depuis les années 1970.
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"J'ai travaillé avec Roman, j'ai admiré l'homme et je pense que l'amitié et l'amour doivent passer avant la loi. Sinon quoi ? On est tous des balances ?". L'espace d'une interview accordée au magazine Le Point, Fanny Ardant s'est permise d'apporter son soutien au cinéaste Roman Polanski.

Le metteur en scène de Chinatown est accusé de viol par une dizaine de femmes depuis les années 1970, et est poursuivi depuis plus de 40 ans par la justice américaine pour des "relations sexuelles illégales" avec une mineure (des faits datant de 1977). Un sujet mis en avant par l'industrie culturelle et les militantes féministes, notamment depuis le sacre aux César de son dernier long-métrage en date, J'accuse.

Mais le moins que l'on puisse dire, c'est que la position de Fanny Ardant sur la question est tranchée.

"Il a fait des erreurs"

Dans les pages du Point toujours, Fanny Ardant développe : "Il y a quelque chose en Roman d'irréductible qu'on n'a pas cassé. Quand on voit la vie qu'il a eue, on comprend. Je connais très peu de gens qui ont traversé toutes ces épreuves, le ghetto de Cracovie, l'assassinat de sa femme Sharon Tate...".

"Oui, il a fait des erreurs. Mais qui n'en a pas fait ? La moitié d'entre nous devrait être en taule", a encore ajouté Fanny Ardant. En 2020 déjà, rappelle Closer, l'actrice ne proposait pas d'autre discours que celui-ci : "Quand j'aime quelqu'un, je l'aime passionnément. J'aime beaucoup Roman Polanski. Je suivrais quelqu'un jusqu'à la guillotine. Je n'aime pas la condamnation. Vous savez les gens qu'on aime, c'est comme votre famille".

Des propos qui risquent de faire grincer des dents. En 2020, Adèle Haenel quittait la cérémonie des César après le sacre de Roman Polanski, meilleur réalisateur. Quelques mois plus tard, elle déclarait dans la presse américaine : "Distinguer Polanski, c'est cracher au visage de toutes les victimes. Ça veut dire, 'Ce n'est pas si grave de violer des femmes'. À la sortie du film J'accuse, on a entendu crier à la censure alors qu'il ne s'agit pas censurer mais de choisir qui on veut regarder."