L'ex-compagnon et meurtrier de Julie Douib condamné à la perpétuité : "Une décision inédite"

Publié le Jeudi 17 Juin 2021
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
L'ex-compagnon et meurtrier de Julie Douib condamné à la perpétuité : "Une décision inédite"
L'ex-compagnon et meurtrier de Julie Douib condamné à la perpétuité : "Une décision inédite"
Bruno Garcia a été condamné à la réclusion à perpétuité, dont 22 ans de peine de sûreté, par la cour d'assises de Bastia. En 2019, l'homme avait assassiné de deux balles son ancienne compagne, Julie Douib, mère de famille de 34 ans.
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En mars 2019, Julie Douib, mère de famille de 34 ans, était assassinée de deux balles par Bruno Garcia, son ex-compagnon. Un féminicide qui a donné lieu à une longue bataille juridique. Ce n'est que le 10 juin dernier, plus de deux ans après ce meurtre, qu'un jugement final a été rendu au sein de la cour d'assises de Bastia. Verdict ? Bruno Garcia a été condamné à la réclusion à perpétuité, dont 22 ans de peine de sûreté.

L'homme de 44 ans a également été déchu de son autorité parentale. Julie Douib l'ayant quitté quelques mois plus tôt, Bruno Garcia a été accusé de préméditation. "Pendant des mois, Bruno Garcia a ruminé sa haine, sa colère, son mobile et son passage à l'acte qui était prémédité. S'il est parti ce jour-là, l'arme à la ceinture, c'est pour aller assassiner Julie. Aucune discussion n'était prévue", a ainsi déclaré l'avocate générale Charlotte Beluet, comme le rapporte Le Point.

Pour celles et ceux qui suivent cette affaire depuis deux ans, cette peine maximale est un événement juridique exceptionnel. "C'est une peine inhabituelle en la matière", a affirmé à ce titre la présidente de la cour, Véronique Maugendre. A l'unisson, la présidente de la Fondation des Femmes Anne-Cécile Mailfert en atteste : "C'est une décision inédite".

"On va pouvoir avancer"

Afin de désigner ce féminicide, l'avocate générale Charlotte Beluet a encore parlé "d'exécution sommaire", et Véronique Maugendre, de "violence ultime". Au sein de ce procès qui s'est étalé sur cinq jours d'audience, c'est également le harcèlement et les violences subis plusieurs années durant par la victime qui ont été abordés. Il y a deux ans déjà, c'est aussi cela qu'évoquaient les proches de la victime : "Il était capable de lui faire des crises très violentes pour un verre sale qui traînait dans l'évier", "Il cherchait constamment à la rabaisser", pouvait-on alors entendre.

Aujourd'hui, justice semble être rendue pour les proches de Julie Douib. "On va pouvoir me libérer de ce combat qu'on mène, ce combat juridique, car le combat contre la violence faite aux femmes, je continuerai de le mener de toute façon, c'est clair et net. On pense à Julie depuis deux ans et demi : si elle est là-haut et qu'elle nous écoute, j'espère qu'elle sera contente de nous", a ainsi déclaré Lucien Douib, le père de Julie, au micro d'Europe 1.

"On va pouvoir avancer différemment. Mes petits-enfants vont pouvoir dire 'ça y est, on respire', et ils n'auront plus, tous les six mois, à demander ce qu'ils vont devenir", a poursuivi ce dernier.

Du côté des militantes féministes, on salue volontiers ce verdict sur Twitter. "C'est une décision inédite, repose en paix Julie", a déclaré Laura Rapp, l'autrice du livre Tweeter ou mourir, récit de violences conjugales et de quête de justice. Le collectif Stop Féminicides applaudit également cette décision de la cour, mais le rappelle : depuis la mort de Julie Douib le 3 mars 2019, 84 femmes ont été tuées par arme à feu en France.