Enfin un vrai plan national de lutte contre le fléau du GHB ?

Publié le Mercredi 16 Février 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Enfin un plan national de lutte contre le GHB
Enfin un plan national de lutte contre le GHB
A quand une vraie prise en compte des victimes droguées au GHB, la "drogue du violeur" ? Le gouvernement vient justement d'annoncer le lancement d'un plan national de lutte, en plusieurs points.
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Cela fait des mois déjà que les associations féministes sensibilisent l'opinion publique sur les réseaux sociaux afin de réclamer une vraie prise en charge, respectueuse, rapide et efficace, des victimes d'intoxication au GHB (ou drogue du violeur), intoxication notamment perpétuée dans les lieux festifs comme les bars et les discothèques.

Des collectifs comme #BalanceTonBar ont relayé une abondance de témoignages à ce sujet, observant "une augmentation des agressions par administration de substances nuisibles, parfois suivies d'agressions sexuelles ou de viols". A cela faut il encore ajouter l'accueil des victimes dans les commissariats, suscitant des réactions qui volontiers cultivent la culture du viol et le victim blaming.

Face à cela, le gouvernement a décidé d'agir, en annonçant un plan de lutte contre le GHB. Un plan national qui prendra plusieurs formes, entre prévention et action.

Prévention et action

Ce plan impliquera de prime abord la diffusion d'affiches de prévention dans les bars et boîtes de nuit. Mais également, comme l'énonce France Bleu, l'ajout de QR Codes sur ces affiches ("Drogué(e) malgré toi") permettant de contacter directement un policier ou un gendarme, par le biais d'un tchat gratuit et anonyme.

Ce plan national impliquera également de rendre les prélèvements toxicologiques (comme les tests urinaires et salivaires) sur les victimes systématiques, et ce afin de faciliter l'enquête de la police. Les prélèvements ADN sur les vêtements des victimes devraient également devenir systématiques, pour plus d'efficacité.

"Cette campagne s'adresse aux victimes en leur disant 'on les croit et on va les aider'. Ça c'est une grande avancée pour ne pas avoir de culpabilisation de la victime", affirme à France Bleu Marie-Lou, du collectif Stop harcèlement de rue. Une culpabilisation dénoncée par de très nombreuses victimes anonymes.

Autre point : "les professionnels de la nuit vont recevoir des formations, au sein des départements. Elles seront conduites par les forces de l'ordre et/ou la brigade des stupéfiants pour les aider, par exemple, à repérer les conduites suspectes de personnes venant de droguer quelqu'un", annonce le gouvernement.

Un plan suffisant pour enrayer un fléau qui s'est répandu ces derniers mois et que les discothèques rouvrent leurs portes ce mercredi 15 février ?