Dans un dossier d’une dizaine de page, mais aussi dans son édito du numéro de décembre, la version américaine du très prestigieux magazine Vanity Fair s’attarde longuement sur le « triangle amoureux » politique de François Hollande–Valérie Trierweiler–Ségolène Royal. Une configuration qui stupéfie les Américains et particulièrement Graydon Carter rédacteur en chef du magazine, qui se fend d’un édito acide, pointant du doigt une intrigue digne de Feydeau dans les murs de l’Elysée. « D’abord, on a vu Nicolas Sarkozy multiplier les conquêtes jusqu’à ce qu’il atteigne un certain graal avec Carla Bruni-Sarkozy, qui faisait littéralement l’amour aux caméras supposées immortaliser les coups politiques de son mari », ironise le journaliste. « Ensuite, voici François Hollande, au centre de l’un des triangles amoureux les plus politiques depuis de longues années », continue-t-il, apparemment atterré de voir que les Français ont confié leur vote à cet homme au look et aux manières « dignes de celles d’un douanier » et dont la promesse électorale était d’être « plus chiant que quiconque ».
Dans le domaine des comparaisons, le rédacteur en chef n’hésite pas à rapprocher Valérie Trierweiler de la sombre Médée, vengeresse meurtrière de la mythologie grecque. Autant de traits de portraits au vitriol adoucis dans le dossier qui suit, réalisé par la journaliste Evgenia Peretz, qui se plaît à dresser un long « biopic » du chef de l’Etat français et de ses rebondissements amoureux. Les Français y apprendront peu de choses, Mme Peretz s’étant surtout basée sur des témoignages de journalistes, parmi lesquels Thomas Legrand (France Inter, ancien des Inrocks) et Sylvain Courage (Le Nouvel Observateur, auteur de L’ex, livre consacré à Ségolène Royal). Evidemment, l’épisode du tweet est cité, et la journaliste y voit ironiquement l’affaire qui consacrera la popularité de Ségolène Royal auprès des Français : « Valérie Trierweiler semble bien être celle qui a donné une nouvelle chance à Ségolène Royal ».
« Hollande, après tout, était supposé être "l’homme normal", celui qui ne serait pas un pervers fou comme Dominique Strauss-Kahn ».
« Les amis du couple [Hollande-Royal] disaient toujours qu’il était beaucoup plus talentueux et intelligent qu’elle », Ali Baddou, journaliste pour Canal Plus.
« Elle n’était pas très curieuse », Thomas Legrand, éditorialiste pour France Inter, au sujet de Valérie Trierweiler.
« Les Français peuvent accepter qu’un homme soit entre deux femmes à une seule condition : que ce soit clairement lui le maître, qu’il tire les ficelles. »
« Pour le moment, aux vues de son image écornée, Hollande est devenu le bouc émissaire de la France. »
« Ironiquement, tout ce que Valérie Trierweiler a fait c’est avoir donné un beau coup de pouce à son ennemie jurée. »
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