Promis, le préquel de "Game of Thrones" ne sera pas sexiste : on y croit ?

Publié le Mercredi 27 Juillet 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Créateur de "Game of Thrones", le romancier Georges RR Martin le promet : "House of the Dragon", le préquel de la série-culte HBO, sera un grand divertissement. Mais fera-t-il face aux mêmes accusations de sexisme que son aînée ?
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Dans le cadre de la convention Comic Con 2022, le romancier George RR Martin a joliment teasé la future série émanant de sa grande création : Game of Thrones. Le préquel du show HBO, baptisé House of the Dragon, est très attendu par les fans et devrait étendre l'univers "GOT" dès le 21 août prochain sur HBO Max et OCS en France. La série se déroulera 170 ans avant l'époque de Game of Thrones et racontera les évènements qui ont provoqué une guerre civile qui conduira à la perte des dragons et au début de la chute de la Maison Targaryen. Doit-on s'attendre à une série aussi marquante que son aînée ?

Spectateurs et spectatrices s'interrogent, d'autant plus que Game of Thrones a maintes fois été décortiquée. Quitte à ce que ses aspects plus polémiques soient mis en avant. Notamment, les accusations de sexisme dont le show fait l'objet : abondance de scènes de nudité, violences gratuites, sexualisation des personnages...

House of the Dragon, qui met en avant de nombreux personnages féminins, marquera-t-il une évolution de ce point de vue-là ? A cela, Georges RR Martin a rétorqué lors du Comic Con : "Je ne pense pas que Westeros [la cité de Game of Thrones, ndlr] soit particulièrement plus anti-femmes ou misogyne que la vraie vie, ou que ce que nous appelons l'Histoire".

Des accusations régulières de sexisme

Le showrunner va donc à l'encontre des accusations de sexisme dont sa création fait l'objet. "Je m'inspire de l'Histoire, puis je prends des éléments de l'Histoire et je les pousse à 11", a encore expliqué le romancier.

Or, Game of Thrones avait maintes fois été critiqué, notamment par ses actrices principales.

Par exemple, Emilia Clarke (l'interprète de Daenerys) avait relaté cet instant dérangeant où, interrogeant l'utilité d'une scène de nudité, on lui aurait dit lors d'un tournage : "Tu ne veux pas décevoir les fans de Game of Thrones quand même ?". Ou encore Maisie Williams était revenue sur la découverte d'une scène de nudité (encore) mettant en scène Arya, son alias à l'écran, lors de la lecture du scénario. L'actrice a même cru à "une blague" en découvrant ladite scène.

Jessica Chastain, fan de la série, avait également dénoncé une scène polémique : on y voyait le personnage de Sansa affirmer : "Sans Littlefinger, sans Ramsay, je serais restée un petit oiseau toute ma vie". Pour rappel, Sansa avait été violée par le personnage de Ramsay. Chastain avait alors dénoncé cette ligne de dialogue : "Le viol n'est pas un outil pour rendre un personnage plus fort. Une femme n'a pas à devenir une victime pour se transformer en papillon".

A Terrafemina, la critique de cinéma Iris Brey, autrice de l'essai Le regard féminin, pointait du doigt la sexualisation des protagonistes "minces et donc considérées comme belles, répondant à des codes de féminité traditionnels", la propension du show "à réduire la femme à son physique et à sa charge sexuelle" mais aussi le caractère systématique de "viols gratuits qui sont là pour choquer ou émoustiller le spectateur".

"Ce serait une série féministe si les personnages féminins étaient émancipés des codes", soulignait Iris Brey à propos de Game of Thrones." Là, ces codes sont restrictifs. Elles ne s'émancipent que vis-à-vis d'un homme. C'est très rare de les voir libérées. (...) On ne peut pas dire que Game of Thrones soit une série féministe. On dirait que les créateurs, les réalisateurs, les scénaristes n'y réfléchissaient pas. Ces questions ne semblent pas les intéresser".

On espère que la première saison de House of The Dragon fera mieux.