Jean-Jacques Mourad : Jusqu'à la fin des années 80, le corps médical s’est peu préoccupé des femmes sur le sujet de l’hypertension, car elles étaient moins concernées. On compte aujourd’hui 6 millions de femmes hypertendues en France, soit autant que d’hommes, un nombre qui a fortement augmenté durant les dix dernières années. C’est le profil de la femme entre 30 et 40 ans qui a profondément changé : les trentenaires ont adopté les mauvais comportements masculins des années 70 : sédentarité, stress, tabac et surpoids.
J.-J. M. : Cela touche un large panel de femmes, âgées de 20 à 90 ans, même si nos inquiétudes se portent surtout sur les trentenaires actives. En fait à tous les stades de la vie hormonale, le sujet de la pression artérielle se pose : contraception, grossesse et ménopause. Certains contraceptifs, particulièrement ceux à base d’oestroprogestatifs, peuvent faire monter la tension. Ensuite, au cours de la grossesse, l’hypertension gravidique concerne désormais une femme enceinte sur 10, parce que celles-ci sont plus âgées qu’avant, et qu’elles sont plus souvent en surpoids. Un autre problème se pose de plus en plus fréquemment, auprès des femmes traitées pour hypertension et qui sont en âge de procréer, car les médicaments sont contre-indiqués chez les femmes enceintes. Enfin, une femme ménopausée sur deux souffre d’hypertension, cela est dû à la perte des hormones naturelles avec l’âge.
J.-J.-M. : Il n’y a pas ou peu de symptômes, c’est pourquoi il est essentiel de se faire dépister auprès de son médecin, et si possible, de s’équiper à domicile, pour mesurer sa tension en période normale, et non pas seulement lorsqu’on est malade. Les valeurs normales oscillent autour de 14-9, au-dessus, on estime que le patient est en hypertension.
J.-J.-M. : L’hypertension est aujourd’hui la première maladie des Français, et le premier motif de consultation chez un généraliste. Cette pathologie peut entraîner des complications graves comme l’accident vasculaire cérébral (AVC), l’infarctus du myocarde, l’insuffisance rénale, l’insuffisance cardiaque, et la démence.
J.-J.-M. : En général cela se traduit par une prescription médicamenteuse quotidienne, et un travail sur l’hygiène de vie qui va consister à maintenir le poids de forme, voire perdre durablement les 3 ou 4 kilos qu'on a en trop, pratiquer une activité physique régulière, et diminuer la consommation de sel. Ces médicaments sont très efficaces et il est prouvé qu’ils augmentent significativement l’espérance de vie. Evidemment, plus tôt on est dépisté, plus les traitements sont efficaces.
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Jean-Jacques Mourad
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