De nouveaux témoignages contre Jean-Jacques Bourdin, accusé de tentative d'agression sexuelle

Publié le Mardi 15 Février 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
La journaliste Fanny Agostini vient de révéler être à l'origine de la plainte pour "tentative d'agression sexuelle" contre le présentateur vedette de BFMTV Jean-Jacques Bourdin. Une annonce qui a fait grand bruit. D'autant plus qu'une enquête de "Médiapart" révèle de nouveaux témoignages.
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Dans le cadre d'une longue enquête mise en ligne sur le site Mediapart, la journaliste Fanny Agostini a révélé être à l'origine de la plainte pour "tentative d'agression sexuelle" déposée contre Jean-Jacques Bourdin, l'une des stars de BFM TV.

L'ancienne présentatrice de Thalassa témoigne : "Je me suis dit : 'Est-ce que c'est normal ce que j'ai vécu ? Est-ce que les femmes doivent supporter ça ?'". Dans son récit, Fanny Agostini explique que l'animateur aurait notamment essayé de l'embrasser de force à plusieurs reprises, dans la piscine d'un hôtel, alors que tous deux participaient à l'Open de pétanque de Calvi. C'était en 2013.

Jean-Jacques Bourdin l'aurait alors "attrapée par le cou" avant de "l'attirer vers lui brusquement". Il lui aurait également envoyé "de nombreux messages à connotation sexuelle", entre 2014 et 2015.

Lors de ces tentatives de baisers forcés, Fanny Agostini dit s'être "débattue" avant de sortir de la piscine. "J'obtiens toujours ce que je veux" lui aurait alors décoché Jean-Jacques Bourdin. Comme l'énonce Médiapart, la journaliste aurait envisagé cette phrase glaçante "comme une menace de la part de quelqu'un qui avait un ascendant hiérarchique".

De nombreux autres témoignages

L'enquête de Médiapart révèle également d'autres témoignages. Comme celui de de l'animatrice de radio Sidonie Bonnec. En 2010, la journaliste et Jean-Jacques Bourdin auraient échangé professionnellement dans le cadre de plusieurs déjeuners et d'un dîner. Avant que Jean-Jacques Bourdin ne l'invite à un festival à Calvi afin qu'elle "rencontre des gens du métier", selon ses termes. Jean-Jacques Bourdin l'a finalement prévenue qu'elle devra loger dans une villa "avec lui et un ami", et non à l'hôtel.

"Il y a une piscine, n'oublie pas ton maillot de bain", lui aurait alors écrit Jean-Jacques Bourdin. "Je ne voyais pas mon futur patron me dire : 'Prends ton maillot de bain'. Je me suis dit qu'on avait un énorme problème", témoigne aujourd'hui Sidonie Bonnec, qui a finalement refusé la proposition du journaliste. "Après cela, je n'ai plus jamais eu de nouvelles", détaille-t-elle encore.

On trouve également le témoignage de Julie, en stage à RTL à la fin des années 1990, alors qu'elle n'avait que 19 ans. Le journaliste lui aurait proposé un café à la fin de son stage "pour évoquer son avenir professionnel". Au Café du Flore, il lui aurait ensuite raconté, à "une table isolée", qu'il était "l'auteur d'histoires érotiques", et que la jeune femme "l'inspirait beaucoup" et qu'il aimerait également "qu'elle l'accompagne dans les lieux de ses récits".

Julie le déplore aujourd'hui : "J'ai failli arrêter le métier en pensant que ça se passait comme ça. Ça m'a choquée". Elle aurait à ce moment-là refusé la proposition, mais "gentiment", de peur "d'être blacklistée", détaille-t-elle. Une peur qu'a partagée Fanny Agostini. "On m'avait dit qu'il fallait être très respectueux avec Bourdin, aller dans son sens, ne pas le heurter. Il pouvait faire et défaire les carrières", explique cette dernière à Médiapart.

Sur Twitter, la journaliste a ajouté : "Aujourd'hui je n'ai plus peur, je ne suis pas seule, et j'invite toutes les femmes qui souffrent et ont souffert en silence à se libérer enfin. Merci infiniment pour vos messages".

A l'heure actuelle, le parquet de Paris a ouvert une enquête au commissariat du 16e arrondissement. En parallèle, une enquête interne a également été ouverte par Altice, groupe auxquelles appartiennent les chaînes BFMTV et RMC. Ecarté temporairement desdites antennes, le présumé coupable nie les faits.