Les femmes, grandes absentes de "L'amour est dans le pré" 2023

Publié le Lundi 30 Janvier 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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Aimer, c'est ce qu'il y a de plus beau, nous rappelle chaque année l'émission rurale de Karine Le Marchand. Mais l'édition 2023 de "L'amour est dans le pré", qui débute ce 30 janvier sur M6, nous dérange déjà par son manque de parité.
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Où sont les femmes ? La question se pose au vu de la 18e saison de l'une des émissions les plus populaires du PAF, L'amour est dans le pré. Mais alors que ce cru 2023 démarre ce 30 janvier, on s'interroge : la présence plutôt inégalitaire des agricultrices au sein du fameux programme de M6.

Sur 14 candidats sélectionnés pour cette nouvelle cuvée, seules trois femmes se retrouvent effectivement au casting. Même pas le tiers, donc. C'est très maigre. Les heureuses élues sont des éleveuses - de chèvres pour Anaïs, 35 ans, éleveuse de chats et de chiens pour Christine, 61 ans et hélicicultrice du côté de Perrine, 26 ans. En 2022, les candidates n'étaient déjà que quatre...

Les animaux seront certes au rendez-vous, mais la parité, aux abonnées absentes.

"Il y a moins d'agricultrices en France"

Comment expliquer cet état des lieux qui prête si peu à sourire ? La production de L'amour dans le pré s'est exprimée à ce sujet dans les colonnes du Parisien. Et renvoie ouvertement ce manque de parité à une réalité sociale : "Il y a moins d'agricultrices en France, donc proportionnellement moins de postulantes et moins de femmes au casting. On passe de 2 à 4 selon les saisons pour coller proportionnellement au nombre de candidatures reçues". L'émission n'y serait donc pour pas grand-chose.

Selon une étude relayée par le ministère de l'Agriculture, les femmes ne représentaient effectivement que 30 % des employés agricoles. Mais la candidate Perrine tient à rassurer : "L'agriculture est en train de changer comme le reste de la société. Il y a de plus en plus de cheffes d'exploitation. Traditionnellement, c'était un métier d'homme, et les femmes, souvent de simples employées, étaient mises de côté. Dans chaque ferme, elles travaillaient pour leur mari, dans l'ombre. Aujourd'hui, manuellement c'est plus facile, les mentalités évoluent. J'ai des copines agricultrices, on se fait des dîners. On peut faire des 'métiers d'homme' sans homme !".

De son côté, Christine, une autre candidate de ce cru 2023 développe : "Les femmes ont aussi peut-être plus peur du regard des gens, voilà pourquoi elles osent moins. Mais moi, à 60 balais, je ne vais pas m'enquiquiner l'existence. Egalement, une femme seule se suffit plus souvent à elle-même qu'un mec. Une fois qu'elles ont goûté à la solitude, elles y prennent goût, quitte à avoir des amants de passage de temps en temps. Moi, par exemple, je n'ai besoin de personne pour subvenir à mes besoins."

En espérant que ces inégalités n'affectent pas la motivation de notre trio...