Le Metropolitan Opera de New York paie ses chanteuses en fonction de leur degré de nudité

Publié le Lundi 23 Octobre 2017
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste
Les Contes d'Hoffman, au Met de New York.
Les Contes d'Hoffman, au Met de New York.
La célèbre Metropolitan Opera de New York, qui fait face à de gros problèmes financiers, a décidé de réduire les cachets de ses danseuses, en s'allignant sur leur degré de nudité sur scène. Un arbitrage "humiliant" pour les jeunes femmes, selon le syndicat américain des artistes de la musique.
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Les courtisanes du célèbre opéra des Contes d'Hoffmann, actuellement sur la scène du Metropolitan Opera de New York (Met), ont cru à une mauvaise blague. La direction, afin de réduire ses dépenses, a opéré une restriction budgétaire en fonction de leur degré de nudité sur scène. Payées 428 dollars par représentation pour porter un string et des caches-tétons, elles n'empochent que 235 dollars lorsqu'elles apparaissent (visiblement plus couvertes) en soutien-gorge et en culotte.

Jouant le rôle de prostituées vénitiennes dans le troisième acte de l'oeuvre de Jacques Offenbach, ces sept danseuses n'ont été informées de cette baisse salariale que quelques semaines avant les répétitions. Prise par le directeur général Peter Gelb, cette décision intervient dans un climat économique tendu pour le célèbre institut, qui peine à remplir ses rangs. A l'origine, la direction voulait même baisser le cachet de ses artistes à 128 dollars la représentation, soit une réduction de salaire de 72%. Les danseuses ont finalement réussi à négocier le tarif de 235 dollars.

Une décision "humiliante et bouleversante"

Le Met a tenté de justifier cet arrangement auprès du Wall Street Journal. Tim McKeough, un porte-parole de l'opéra, a ainsi déclaré au journal que cette décision permettrait d'économiser "plusieurs milliers de dollars" au cours de la saison.

"Il est courant que les actrices soient payées différemment en fonction de leur rôle et des demandes, comme la nudité et les acrobaties", a déclaré au site Patch, Deborah Allton-Maher, directrice Générale adjointe du syndicat américain American Guild of Musical Artists. "Mais le fait de passer d'un cache-tétons à un soutien-gorge ne justifie pas le changement du montant des cachets". Et d'ajouter : "C'est très humiliant et bouleversant pour ces femmes". Car même si elles sont vêtues de quelques centimètres de tissu en plus, les danseuses réalisent la même performance artistique et ce, tout de même en petite tenue. "La réduction du salaire suggère que la valeur de leur travail est négligeable et que la seule chose qui compte, est la nudité". Le directeur du Met n'a pas souhaité commenter l'affaire selon le site Patch.