Maureen est une chanteuse réjouissante de la nouvelle scène rap. Même son de cloche que pour bien des consoeurs chanteuses hélas, elle est victime d'une misogynie et d'un racisme qui dépassent les mots. Ainsi sur ces images, elle est jugée "indécente" à cause de sa tenue trop décolletée.
La chanteuse martiniquaise bouscule les charts avec ses chansons solaires et énerve les racistes sur les réseaux sociaux à chacune de ses interviews. Pourtant elle se contente d'expliquer sa musique, les origines de ce qu'elle produit, son héritage culturel et matrimonial, ses influences. Mais voilà, comme tant d'autres chanteuses en France, elle est victime de racisme. Et de sexisme. De cette rencontre entre ces deux formes de violence, intersectionnelle, qui s'intitule : la misogynoir.
Sur les images dévoilées en bas de cet article, elle arbore une tenue jugée trop décolletée voire "indécente" ou "vulgaire". "Trop sexy" ou "sexualisante" pour les internautes qui souhaitent avant tout critiquer le physique des femmes, leur indiquer ce qu'il faut porter ou non.
Beaucoup de bruit pour rien. Mais la misogynoir est vrai problème. Pourquoi ? On t'explique.
Maureen éblouit les internautes et les auditeurs de France Inter.
Au fil des plans de la séquence à retrouver ci-contre, elle fait preuve de précision et d'érudition quand elle explique ce que sa musique raconte. C'est très instructif. Mais les sexistes n'ont d'yeux que pour sa poitrine. Oui, c'est terrible.
"C'est quoi cette tenue ?!", "Elle montre son corps comme ça", "Indécent", "Vulgaire", cinglent les gougnafiers et les malotrus, pour ainsi dire les machos en puissance. Rien d'étonnant hélas.
Yseult, Aya Nakamura, Shay, Theodora : on ne peut plus lister le nombre de superstars de la chanson victime du même mélange entre racisme et sexisme, et plus précisément, jugées sur leurs tenues "trop sexy" ou "trop vulgaires". Elles sont un symbole de liberté pour beaucoup de féministes et d'auditrices. Jeunes générations et femmes militantes aiment leur aptitude à envoyer valser les mufles.
"C’est étrange parce que la voir vêtue comme ça me fait penser que cette façon d’être soi-même sans s’excuser est hyper rafraîchissante. Les générations d’avant se fondaient dans la masse mais des gens comme Maureen", commente contre toute cette haine un internaute beaucoup moins sexiste.
"Awa! La fille est une pub pour l’identité antillaise du chill 24/24. Une amie me disait ce matin qu’il fait -2 degrés. Et paf tu vois Maureen. Je me demande mais comment elle est arrivée. Et ça me fait sourire. Elle a des paillettes. Je pense au carnaval. Elle aurait pu être comme ça sur le plateau de skyrock et là sur France Inter, l’antre de l’info sérieuse, c’est la même. Unapologetic! Chapeau fanm’"
Qui dit misogynoir dit racisme systémique.
Terrafemina définit de cette façon la chose, on vous ravive cette terminologie : "Le racisme systémique désigne la normalisation du racisme en tant que constituant de la société. Les inégalités et les discriminations font système. Les privilèges ne sont pas du côté des personnes racisées et noires, subissant stigmatisation et exclusion. Ou du moins, silenciation et euphémisation des violences subies."