Theodora est une impératrice du style et de la musique, elle cartonne dans les charts et tutoie les tendances vestimentaires les plus iconoclastes. Couronnée aux GQ Awards, elle éblouit en tenue super glamour mais énerve les réacs et les misogynes.
"À 21 ans, Theodora s’est imposée comme la voix qui monte", écrit-on sur Terrafemina à son sujet, louant le succès d'une artiste nommée aux derniers NRJ Music Awards, et dont les chansons font converger les genres entre eux. "Musique hybride entre rap, pop, engagement assumé (on se souvient de sa prise de parole sur les violences conjugales lors des grandes compétitions de foot), direction artistique léchée : tout est en place pour en faire une figure incontournable".
Sur le tapis rouge des GQ Awards, la jeune femme éblouit journalistes et superstars. Couronnée du grand prix annuel du magazine, elle a donné le la qui plus est à une tenue très osée mettant en avant sa silhouette de star bien dans sa peau, assumant ses formes. Une icône totale, n'ayons pas peur des mots. Attitude sexy dévoilée en bas de cet article et qui pourrait influencer bien des célébrités à l'avenir.
Seulement voilà, les femmes sûres de leur sensualité et de leur apparence effraient les hommes.
Preuve en est, le flot de commentaires misogynes et racistes qui en découle en ligne. C'est ce que l'on appelle : de la misogynoir.
On vous explique tout.
Theodora met en panique les réacs et les sexistes.
Elle est victime de misogynoir : cette violence intersectionnelle qui conjugue racisme et sexisme. Aya Nakamura, Yseult, toutes les célébrités noires de notre culture hexagonale ont subi cette agressivité érigée en système. Critiques sur leur corps et leur sexualité, préjugés de bas étage, propos orduriers, caricatures qui nous renvoient à la plus lointaine époque.
"C'est dégueulasse", comme dirait Jean Seberg. Et le flux d'insanités en ligne de l'illustrer.
"Vulgaire", "Un gigot bien ficelé", "C'est quoi ça", "Indécente", commentent les biscuits les moins croustillants du paquet. D'aucuns y vont de leur sexisme sans complexe, d'autres de leur racisme à peine moins assumé. C'est à vomir. Et une preuve comme une autre que les internautes les plus réacs font flores sur les plateformes.
Yseult fustige au sujet des violences qu'elle a subi, comme Theodora aujourd'hui soit dit en passant : "Diffamer, écraser, insulter, invisibiliser, salir le nom d'une femme noire publiquement est une pratique très très courante mais lorsqu'il s'agit de célébrer les victoires, il n'y a personne... C'est la raison pour laquelle il est crucial de croire en soi, de se célébrer et de noter ses accomplissements dans un carnet, afin de ne pas oublier les épreuves et les sacrifices".
Il faut lire de même à propos de la misogynoir Aya Nakamura sur Twitter : "Je suis une renoi, je sais qu'il y a beaucoup de discrimination envers nous, mais avant d'être chanteuse je n'ai jamais eu de remarque sur mon physique. Jamais ! Ce n'est que quand j'ai commencé à être connue que j'ai eu des remarques"