Le Petit Journal : Yann Barthès raconte l'agression de son équipe par des militants FN (vidéo)

Publié le Lundi 04 Mai 2015
Sarah  Redon
Par Sarah Redon Journaliste
Journaliste médias et lifestyle
Yann Barthès
Yann Barthès
Invité ce lundi matin sur les ondes de France Inter, Yann Barthès est revenu sur l'agression d'une équipe du Petit Journal par des militants frontistes lors du défilé du 1er mai.
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Vendredi 1er mai, alors que Marine Le Pen et les cadres du Front national se trouvaient au traditionnel défilé en l'honneur de Jeanne d'Arc, place de l'Opéra, à Paris, une équipe du Petit Journal de Canal + a été violemment prise à partie par des militants FN, mais aussi par Bruno Gollnisch. Très agacé par la présence de l'équipe du Petit Journal, l'eurodéputé a été filmé en train d'agripper une perche micro et de frapper les journalistes à l'aide d'un parapluie, avant d'être finalement maîtrisé par le service de sécurité du Front national.


Avant de revenir plus longuement sur cette agression dans le Petit Journal ce lundi soir, le présentateur de l'émission Yann Barthès a raconté les faits dans la matinale de France Inter.


"Ils n'ont pas été acceptés dans la tribune presse, ils sont restés avec les militants autour de la scène sur la place de l'Opéra, ils se sont rendus autour du carré VIP pour regarder le vieux FN avec Bruno Gollnish et le nouveau FN, avec Florian Philippot", explique Yann Barthès, avant de raconter l'incident qui a opposé l'eurodéputé frontiste, proche de Jean-Marie Le Pen, et son équipe.

"C'est la première fois que Le Petit Journal est agressé à ce point"

"À aucun moment, ils n'ont demandé à arrêter d'écouter ou de filmer, que ce soit Collard, Philippot, Aliot ou Gollnisch, explique le présentateur et producteur du Petit Journal. Gollnisch a chopé la perche, avec le parapluie, il a frappé la caméra. C'est le service d'ordre du FN qui est intervenu et qui a même demandé à Gollnisch de se calmer. Le service d'ordre du FN a essayer de les [les journalistes, ndlr] exfiltrer, et c'est sur les 30 mètres qui séparent le carré VIP du cordon de sécurité des CRS que mon équipe a été tabassée par des militants FN." Et d'affirmer : "Ce qui est intéressant, c'est que Gollnisch savait que c'était une équipe du Petit Journal, les militants, eux, ne le savaient pas. Ça veut dire que ça aurait pu être n'importe qui."

Une plainte pourrait être déposée

Invité de Christophe Hondelatte sur BFMTV le jour de l'agression des journalistes du Petit Journal, Bruno Gollnisch n'avait exprimé aucun remord. "Ce sont des gens qui utilisent des moyens que la déontologie la plus élémentaire, la morale, la loi, les recommandations du Conseil de l'audiovisuel réprouvent. [...] Ils se promènent avec un micro directionnel, spécial pour capter des chuchotements, pour capter des conversations privées. Nous avons supporté ça, j'ai supporté ça pendant un quart d'heure, une demi-heure, 20 minutes. Et après, avec le parapluie d'un de mes collègues, j'ai croché le micro et j'ai cassé le micro."


Une version que Yann Barthès réfute : "On ne filmait pas que Gollnisch. On n'a pas de micro multidirectionnel spécial pour chuchotements, on n'a pas de perche de 15 mètres (comme l'a affirmé Marine Le Pen, ndlr). On a les mêmes perches et les micros que tout le monde."
Le présentateur a aussi donné des nouvelles des trois journalistes agressés : "Ils vont beaucoup mieux, ils ont eu des courbatures dimanche et samedi, mais ils vont mieux", a-t-il déclaré, avant d'ajouter que l'équipe envisageait désormais de porter plainte.