Le nombre de députées françaises recule par rapport à 2017

Publié le Lundi 20 Juin 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Les résultats des élections législatives sont désormais officiels. Et certains chiffres ne prêtent guère à sourire. En cinq ans, le nombre de députées françaises a reculé de 2%.
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Les résultats officiels des élections législatives ne prêtent guère à sourire. Au-delà de la percée historique du RN (89 sièges- du jamais vu), le nombre de députées françaises a reculé de 2% en cinq ans. 215 femmes ont été élues au second tour ce dimanche 19 juin contre 362 hommes, soit 37% du total des député·es siégeant à l'Assemblée nationale. Une régression évidente donc - de 39 % en 2017 à 37 % en 2022.

Tant et si bien que TV5 Monde voit là "une illustration de l'effritement de l'effet #Metoo de 2017, année où l'on se réjouissait face au déferlement d'une grande marée féminine". La parité semble donc encore loin, très loin.

Tel que le rappelle Ouest France, c'est par ailleurs la première fois que le chiffre de députées baisse d'une année à l'autre... depuis plus de quarante ans. La première baisse en ce sens date effectivement de 1981. Une disparité qui s'illustre particulièrement au sein des partis : alors que LR compte 18 femmes seulement sur 61 élus (29,5 %), le RN en dénombre 37,1 %, et Ensemble (majorité présidentielle), seulement 40,4 %.

Le parti le plus paritaire demeure la gauche unie de la Nupes, avec 43,6 % de députées.

Des chiffres qui malheureusement ne surprennent pas tant que cela. Sur les 6 293 candidat·es du premier tour des élections législatives, les hommes représentaient une majorité : 55,8 %. Au second tour, on dénombrait par ailleurs 658 hommes pour seulement 499 femmes. L'inégalité des genres était déjà limpide.

De nouveaux visages à l'Assemblée

Cependant, les visages féminins émergeant de ces élections législatives prêtent à l'enthousiasme. Par exemple, celui de Rachel Kéké, victorieuse dans la septième circonscription du Val-de-Marne sous l'étiquette Nupes (Nouvelle Union populaire écologique et sociale). Première femme de chambre élue à l'Assemblée nationale, cette femme engagée de 48 ans fut l'une des porte-parole du mouvement de grève des femmes de chambre de l'Ibis-Batignolles entre 2019 et 2021, initié contre le groupe Accor, la plus longue grève de l'histoire de l'hôtellerie.

Autre visage emblématique qui fait son entrée à l'Assemblée nationale : celui de Sandrine Rousseau. Elue députée dans la 9e circonscription de Paris, l'écoféministe avait déjà atteint une première place au premier tour des législatives. Durant ces élections, Sandrine Rousseau a notamment fait face à... une autre Sandrine Rousseau, candidate du Mouvement de la ruralité (LMR), ex-Chasse, pêche, nature et traditions. Une stratégie d'homonymie dénoncée par la candidate Nupes.

Des profils éclectiques promettant de porter des discours forts à l'Assemblée nationale.