





50 ans sans soutif.
C'est là l'exploit intime et politique d'une très grande d'Hollywood, hélas oubliée ces 20 dernières années : Whoopi Goldberg, superstar afro américaine flamboyante dans Ghost et Sister Act, entre autres méga hits du rire US, mais tout aussi admirable dans des classiques mélodramatiques du septième art comme La couleur pourpre, de Steven Spielberg.
Icône de l'usine à rêves... Et du mouvement féministe ?
En tout cas, au sein de l'afroféminisme, Whoopi Goldberg célèbre sa singularité à corps et à cris : sa défense envers et contre tout du no bra, cet élan néoféministe devenu viral sur les réseaux sociaux, qui exige la libération des seins. Et milite de fait pour une vie sans soutien gorge.
En l'occurrence, cela fait un demi siècle que Goldberg s'est affranchie de ce motif vestimentaire qui oppresse les poitrines des femmes. Elle en témoigne, et c'est jubilatoire...
Les soutifs hier brûlés, aujourd'hui balancés !
Voilà ce que défend Whoopi Goldberg, avec son habituelle bonhommie. Elle l'évoque volontiers ce détail qui change tout, dans une interview sans filtre, comme c'est souvent le cas au sein de son show et lors de ses déclarations aux journalistes.
Nulle chichi avec Whoopi. Confort, convictions intimes, liberté assumée, ou encore, "le souhait de lutter contre la sexualisation des seins féminins qui impose de les cacher au regard d'autrui", dixit une enquête de l'Ifop sur le sujet... Il y a tant de raisons de renvoyer le soutif du tiroir.
On l'écoute, dans un épisode récent de The View, donner le la à une introspection qui a fait le bonheur de ses millions de fans : "C'est juste trop inconfortable le soutien gorge ! Je n'en porte pas, voilà tout. Je n'ai pas porté de soutien-gorge en fait ces 50 dernières années, si je dois être honnête...".
"C'est trop inconfortable, et ça ne me dérange pas qu'ils tombent par terre mes seins ! Ils sont à moi"
On reconnaît là sa désarmante sincérité. Et le no bra, c'est très sérieux. A l'unisson, le sex symbol Gillian Anderson milite ces dernières années en l'honneur de la libération des seins des femmes, et témoigne non sans éloquence : "Je ne porte plus de soutien-gorge. Je ne peux plus porter de soutien-gorge. Je ne peux pas, non. Je ne peux pas".
La militante féministe Gala (Avanzi), très suivie sur Instagram, détaille à Terrafemina dans une longue interview dédiée à son choix d'envoyer valser ces armatures de tissu : "Cela va bien plus loin que le simple fait de retirer un morceau de tissu de son corps. Le fait de ne pas porter de soutien-gorge, de voir un sein, dérange énormément dans notre société... C'est un geste militant à part entière. Même quand on ne le revendique pas comme tel à la base : ne pas porter de soutien-gorge va à l'encontre des normes actuelles qui veulent que la poitrine soit enfermée, cachée, et qu'on ne voit absolument pas le téton.".
"Je pense que c'est propre à chaque femme, mais je me suis personnellement davantage sentie libérée des injonctions et de tout ce qu'elles impliquent en ôtant mon soutien-gorge, que d'une contrainte physique. Sur le long terme en tout cas. Libérée de mes complexes, du male gaze... Il y a certes un aspect confort indéniable à ne plus porter de soutif - qui n'existe pas chez toutes les femmes, d'ailleurs - mais c'est d'abord les injonctions, selon moi, qui enferment."