C'est l'un des contrecoups à un évènement climatique auxquels on ne s'attend pas. Fin octobre 2012, la côte est des États-Unis, et notamment l'État du New Jersey, était ravagée par l'ouragan Sandy. Un cyclone tropical aux vents très violents, qui avaient engendré d'importantes pannes d'électricité. Plongés dans le noir, parfois durant plusieurs jours, les habitants de la région avaient alors dû trouver de quoi s'occuper…
D'après USA Today, les sinistrés de l'ouragan ont visiblement trouvé dans le sexe une activité satisfaisante pour passer le temps. En témoignent les multiples naissances enregistrées dans l'État depuis le début du mois de juillet… soit neuf mois tout rond après la tempête.
Depuis le début du mois de juillet, les maternités de certains comtés du New Jersey ont ainsi constaté un pic de la natalité : alors que 532 bébés étaient nés à la même époque l'an dernier, plus de 700 nouveau-nés sont attendus dans les hôpitaux de la région pour la fin du mois, laissant espérer un baby-boom. Selon USA Today, le centre médical Monmouth de Long Branch a ainsi enregistré une hausse de 34% des naissances par rapport au mois de juillet 2012. Le Jersey Shore University Medical Center, dans la ville voisine de Neptune, a lui aussi constaté une hausse de 20% des naissances : près de 200 bébés sont attendus pour la fin du mois, contre 160 l'an dernier. Les deux hôpitaux ont même dû embaucher du personnel supplémentaire pour réussir à prendre en charge toutes ces nouvelles naissances.
Pour le docteur Robert Graebe, le chef du département de gynécologie et d'obstétrique de Monmouth, il ne fait aucun doute que ce mini baby-boom est l'une des conséquences directes du passage de l'ouragan Sandy sur les côtes du New Jersey : « Avant que Sandy ne nous frappe, nous avions prévu la naissance de plus de 4 700 enfants, et cette année, un peu plus de la moitié de tous ces bébés est née à Monmouth et dans les comtés proches de l'océan. »
Un constat que partage le professeur Richard W. Evans. Professeur d'économie à l'Université Brigham Young, dans l'Utah, celui-ci a étudié l'impact des ouragans sur la fécondité. « Les gens adorent les ouragans et le sexe », a-t-il déclaré à USA Today. Toutefois, note-t-il, ce n'est pas l'ouragan en lui-même qui a déclenché cette hausse de la fécondité, mais bien la panne d'électricité qui l'a suivi. Il a ainsi expliqué que le pic de natalité n'a été constaté que dans les comtés du New Jersey qui n'ont pas été inondés par la tempête. « Si vos lumières s'éteignent et que vous pouvez rester chez vous, la fécondité augmente. Par contre, si vous luttez pour votre survie, que vous êtes inondé ou êtes évacué, vous ne faites pas de bébé. »
Richard W. Evans a cependant admis que le nombre de naissances attendues ce mois-ci dans le New Jersey était largement supérieur à ses prévisions. Les conséquences de la tempête sur la natalité de l'État ont été bien plus importantes que dans d'autres régions, elles aussi touchées par des pannes d'électricité : « Il semble que dans certains comtés du New Jersey, les effets de l'ouragan ont été beaucoup plus forts que ce que notre étude pouvait prévoir », a-t-il déclaré.