PMA pour toutes : premier feu vert à l'Assemblée nationale

Publié le Jeudi 12 Septembre 2019
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
L'Assemblée nationale française/photo d'illustration
L'Assemblée nationale française/photo d'illustration
On avance : le grand débat de la PMA pour toutes en France évolue avec le vote positif de la commission spéciale de l'Assemblée nationale.
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C'est une grande nouvelle pour bien des femmes. Ce 11 septembre, la commission spéciale de l'Assemblée nationale vient de voter l'une des mesures phares du projet de loi bioéthique : l'ouverture de la PMA (Procréation médicalement assistée) pour toutes les femmes. La validation par la commission de cet article 1 élargit de fait la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires. D'aucuns considèrent cette évaluation comme un premier feu vert.

Une validation qui tend à nourrir quelques espoirs quant à l'évolution des mentalités - et de la loi - en France. Rappelons qu'en Belgique et en Espagne, par exemple, les femmes célibataires et les couples de lesbiennes peuvent déjà recourir à la procréation médicalement assistée. Une pratique qui, dans l'hexagone, suscite plutôt controverses, réticences et tabous, comme l'avait déploré l'un des témoignages recueillis dans ce reportage de Franceinfo : "en France, les couples de mamans n'ont pas le droit d'avoir des enfants, c'est triste. Mais bientôt, on ne pourra plus leur dire non juste parce que ce sont deux filles". Et si cette voix anonyme était prophétique ?

Une avancée notable

L'on s'en doute, ce vote ne s'est pas fait sans désaccords et échanges animés. Notamment du côté des élu·e·s Républicains. Sur les bancs de l'Assemblée, certains députés étaient dépités. A l'image par exemple de Patrick Hetzel (de la 7ème circonscription du Bas-Rhin) qui craint "que les enfants nés sans père se retournent contre l'Etat pour préjudice". Ou bien Fabien Di Filippo, député de la 4ème circonscription de Moselle et secrétaire général adjoint des Républicains, qui désire interdire la prise en charge par l'Assurance maladie d'une PMA "réalisée par deux femmes ou par une femme non mariée".

Au creux de ces divergences, le député LR Maxime Minot, a cependant loué ce qu'il considère comme une "évolution progressiste des mentalités", détaille Le Monde. Le député de l'Oise s'est d'ailleurs récemment exprimé dans les rangs de l'Assemblée au sujet de la recrudescence des actes homophobes en France. Une homophobie à "plusieurs visages" qu'il juge "nauséabonde". Hormis l'ouverture de la PMA pour toutes, a également été votée ce 11 septembre - et par la même commission spéciale - l'article 2, qui autorise les personnes majeures à conserver leurs gamètes "en vue d'une PMA à venir".

Tous les regards se tournent désormais vers la date du 24 septembre, jour de l'examen du projet de loi sur la bioéthique dans l'hémicycle. Un sujet sur lequel s'est dernièrement exprimé Véronique Sehier, coprésidente du mouvement féministe d'éducation populaire Le Planning Familial en déclarant : "un projet parental ce n'est pas qu'un père et une mère (...) Il faut qu'on travaille pour changer les mentalités et inscrire dans les mentalités que choisir de faire famille est un droit fondamental". Word !