L'écolo Hélène Hardy, première candidate trans à briguer la tête d'un parti

Publié le Mardi 15 Novembre 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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Hélène Hardy est la première candidate transgenre à briguer la tête d'un parti, prétendant au poste de secrétaire nationale d'EELV. Une figure déjà historique.
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A 69 ans, Hélène Hardy est déjà entrée dans l'Histoire. L'écologiste est effectivement la première candidate transgenre à briguer la tête d'un parti. Plus précisément, elle prétend au poste de secrétaire nationale d'Europe Écologie les Verts avec sa motion L'Arche- dont elle est actuellement cadre et conseillère fédérale.

Cela fait deux ans qu'Hélène Hardy a débuté sa transition. Celle qui pourrait bien devenir la numéro un des écolos a trouvé son aspiration politique dès sa prime jeunesse : enfant d'un père communiste, elle participe aux mobilisations de mai 1968 et se tourne vers les écologistes dès les années 1970. Un engagement de longue date, donc, auquel elle n'a cessé d'être fidèle.

Au Parisien, Hélène Hardy explique : "Quand j'avais 5 ans, je voyais ma soeur et je me disais que, moi aussi, j'étais une fille. Mais dans les années 1950, ça n'existe carrément pas et je dois m'habituer à être une femme dans un corps de mec. Pas de bol ! Puis le jour de mes 55 ans, je me suis mise à pleurer. Une frontière m'est apparue et je me suis dit que je ne devais pas mourir homme".

"Cela sert la cause transgenre"

Le parcours d'Hélène Hardy est exemplaire de par la durabilité de son militantisme. Son envie est de proposer "une écologie populaire", destinée notamment à populariser cette mobilisation au sein des banlieues et dans la ruralité, narre-t-elle au Parisien. Amie de longue date de Sandrine Rousseau, elle a fondé en sa compagnie le comité écolo local de Villeneuve-d'Ascq, et a finalement intégré le bureau exécutif d'EELV en 2019.

Hélène Hardy fait partie des six candidates en lice pour prendre la succession de Julien Bayou lors du prochain congrès du mouvement, qui se tiendra les 26 novembre et 10 décembre prochains. Pour rappel, accusé de "violences psychologiques" par son ex-compagne, Julien Bayou avait démissionné de son poste le 26 septembre dernier. La cellule VSS (violences sexistes et sexuelles) d'EELV a été saisie en ce sens mais n'a toujours pas rendu son avis.

"Je ne suis pas la candidate transgenre qui ne s'occupe que de ça, mais cela sert la cause transgenre. C'est un peu facile à dire mais par ma simple candidature, je milite", assurait-elle en 2017 auprès de Têtu, alors qu'elle était candidate aux législatives. Aujourd'hui, bien qu'évoquant volontiers le thème et ses enjeux en interview, elle explique ne pas vouloir faire de sa transidentité "un argument de campagne", comme elle l'explique dans Le Parisien. Toujours est-il que son profil pourrait bien inspirer d'autres militantes.