100 personnes se confient sur leur première fois

Publié le Jeudi 16 Janvier 2020
Mylène Wascowiski
Par Mylène Wascowiski Rédactrice
La chaîne YouTube CRU a donné la parole à 100 personnes sur leur tout premier rapport sexuel. Une vidéo d'utilité publique en matière d'idées reçues sur la sexualité.
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S'il y a une chaîne YouTube à surveiller de près ces temps-ci, c'est celle de CRU, qui donne la part belle aux expériences vécues. Pas de chichi sur CRU, juste du témoignage sans filtre et face caméra. Le tout ponctué par un montage efficace, qui ne laisse jamais place à l'ennui.

Derrière la caméra, une équipe de quatre personnes - Aurélien Veyret et Raphaël Heslot aux commandes, accompagnés de Swany Landau et Axel Bove - interrogent un panel représentatif de notre société sur des questions plus ou moins légères.

"L'idée de la chaîne est de faire un jeu de questions-réponses avec Monsieur et Madame Tout-Le-Monde. Nous avons adapté des contenus que nous avons découvert sur des chaînes Américaine et de Corée du sud (Jubilee, Cut ou Solfa) pour la France avec sa culture, sa mixité sociale et ses tabous", nous explique Raphaël Heslot, l'un des créateurs de la chaîne.

100 personnes et des questions tabous

L'un des formats de CRU, "les 100", donne la parole à - comme son nom l'indique - 100 personnes sur une thématique choisie, bien souvent taboue. Une belle façon de "découvrir et faire découvrir, la vie, les souvenirs, les problèmes, les peurs de ses concitoyens. Nous avons eu la chance d'avoir un panel de 18 à 81 ans pour chaque vidéo avec différentes cultures et religions... comme la France", confie le vidéaste, très fier de cette jolie production. "L'idée pour nous est de récolter les réponses sans jugement ou avis afin de les assembler pour créer une vidéo agréable à regarder. Nous avons aborder une large palette de sujets : travail, sexualité, intimité, peurs, famille... ".

Parmi la longue liste des sujets abordés, celui de la première fois. Qui se passe bien, qui se passe moins bien, qui ne se passe pas. Avec, toujours, une sincérité déconcertante. Une vidéo d'utilité publique, qui rappelle qu'il n'y a jamais - ou presque - de première fois idéales. Et qui brise aussi certaines idées reçues, voulant par exemple que les femmes aient forcément mal lors du premier rapport sexuel.

Certains témoignages s'avèrent extrêmement drôles et viennent, au passage, "désacraliser" le premier rapport sexuel. Pour Raphaël, "il n'y a pas eu un témoignage plus drôle que l'autre, mais c'était plus la situation qui était drôle : se retrouver face à des inconnus, de tout âge, et leur demander de nous parler de leur premier rapport sexuel, ça vaut le détour. Il y a eu beaucoup de rires nerveux mais aussi des moments drôles, entre les personnes qui rigolaient mais qui ne voulaient pas raconter car c'était un sujet trop intime, les personnes encore vierges et qui nous ont répondu avec beaucoup de franchise et d'humour et les personnes plus âgées avec qui nous avons moins l'habitude d'échanger sur ces sujets."

Si la vidéo donne par moment beaucoup à rire, elle dévoile aussi des moments difficiles, des gestes ou des propos inacceptables, liés à la première fois. Raphaël se souvient d'un témoignage, celui de Mathilde (qui intervient à 5 minutes 27 dans la vidéo), qui confie face caméra : "Je crois que j'en veux au garçon avec qui ça s'est passé". Le vidéaste se souvient : "Mathilde nous a expliqué pourquoi elle en voulait à son premier partenaire et qu'elle s'en ait voulu à elle aussi. Elle nous a confié le malaise et la brutalité verbale de ce garçon. Elle nous a confié que c'était important pour elle d'en parler et que ça lui faisait du bien de partager cela pour les autres."

La volonté de "donner confiance"

"Nous n'imaginions pas avoir autant de partages, de réponses et de confessions dès notre premier tournage. Pour la vidéo de la première fois, une énorme majorité de nos intervenants a joué le jeu. Ce qui revenait le plus souvent était le fait que la première fois était très souvent 'nulle', mais que quand c'était réalisé avec la personne que l'on aimait, c'était top", souligne Raphaël.

Derrière cette vidéo, et la chaîne CRU de façon plus générale : la volonté d'informer et de dialoguer. En s'adressant à un public jeune qui est celui de YouTube, l'équipe espère faire évoluer petit à petit les mentalités et encourager à la bienveillance. "On est convaincu que c'est en dialoguant et écoutant l'autre que nous arriverons à mieux se connaître et vivre ensemble", confirme Raphaël.

"Quand on fait une vidéo où les 100 nous racontent leur pire rencard amoureux, indirectement, on essaye de faire comprendre que le plus important est de toujours rester soi-même et d'écouter l'autre."

Retrouvez les autres vidéos de CRU sur leur chaîne YouTube ou sur Facebook et Instagram.