"Le procès des viols de Mazan, c'est le calvaire de Gisèle Pélicot, ou la violence patriarcale ordinaire. Si Gisèle se tient droite à la barre et parle, c’est parce qu’elle sait que son calvaire est celui de toutes les femmes, depuis l’aube des temps, partout et toujours"
Ces mots si justes sont ceux de la philosophe et essayiste féministe Camille Froidevaux-Metterie.
L'espace d'une tribune, l'autrice décrypte le "procès des viols de Mazan", qui prend place depuis plusieurs jours et trouve en son centre, Dominique Pelicot, accusé d’avoir drogué son épouse Gisèle afin de la violer et la faire violer par des dizaines d’inconnus, alors que la victime était sous soumission chimique. Les viols avaient lieu en grande partie au domicile du couple à Mazan. C'est glaçant, mais éloquent.
"Gisèle Pélicot fait montre d’une vaillance et d’une générosité immenses en acceptant la publicité du procès. Le don inouï qu’elle fait à toutes les autres victimes, c’est de révéler au grand jour la violence patriarcale dans toute son évidence et toute sa banalité. Plus personne ne pourra soutenir que les agresseurs sont des monstres psychopathes errant dans les rues la nuit", détaille encore Camille Froidevaux-Metterie. Mais tout le monde n'a pas rivalisé de pertinence à propos de ce procès...
Ainsi Vianney a-t-il fait polémique...
Sur Twitter, le célèbre chanteur a commenté les images de l'interpellation de Dominique Pelicot dans un supermarché Leclerc en septembre 2020, alors qu'il filmait en caméra cachée sous les jupes de plusieurs clientes, des images rapportées en exclusivité par le magazine Paris Match.
Et l'interprète de "Pas là" de commenter étrangement sur Twitter le 14 septembre dernier : "Il y a ma chanson Beau-papa (contraste absurde) qui passe dans le magasin quand il se fait attraper et je ne sais pas quoi faire de cette info. Ah si, en profiter pour manifester tout mon soutien à Gisèle Pelicot, si courageuse et tellement digne. Respect infini Madame".
Depuis, le compte de Vianney a été suspendu.
Et les réactions fusent...
Les internautes ont réagi avec virulence à ce tweet lunaire.
Florilège : "L'irrespect INFINI de Vianney envers les victimes de Dominique Pelicot à profiter d'un post pour faire sa pub à demi-mots ?", Mec, tu réalises que tu fais ta pub OKLM sur un cas pareil ?", "Un tel niveau de connerie, c'est médaille d'or direct aux Olympiades", "Seul son égo l'intéresse", "Le fait que la musique soit pratiquement impossible à entendre rend le tweet vraiment cringe", "A vomir"...
Abondance de commentaires, redoublant de volume suite à la suspension du compte de l'interprète de 33 ans. Dimanche 15 septembre, relatent nos confrères de Purecharts, le compte de Vianney n’était effectivement plus accessible. "Quel plaisir de voir que Vianney n’existe plus sur Twitter ! Ciaooo les messages immondes et sans intérêt de ce mec", "Je sais pas si Vianney a supprimé son compte ou si il a sauté, mais Vianney n’est plus sur Twitter !!!", a-t-on pu lire au gré des publications anonymes.
Ce que l'on reproche à Vianney, c'est un commentaire déplacé. Doux euphémisme selon certains : se mettre ainsi en avant, même en affirmant tout son "soutien" à Gisèle Pélicot, semble hors propos dans un tel contexte. Et ce alors que ce procès a suscité samedi dernier une mobilisation tout simplement nationale à Paris, place de la République, mais aussi à Avignon, Annecy, Marseille, Poitiers, Nantes, Grenoble, Rennes, Toulouse, Rouen, Saint-Etienne, Montpellier, Nice, Bordeaux... Partout, dans l'Hexagone, on tient à remettre au coeur de tout un emblème des violences patriarcales : Gisèle Pélicot.
"C'est un procès qui prouve que toute la société est concernée. Ce n’est pas juste un fait divers d’un homme complètement fou. Le fait que la société civile se mobilise peut aider à considérer ce procès comme un fait de société et non comme un seul fait divers", affirme dans les pages de ELLE l'une de ces manifestantes. A juste titre.