Pourquoi tenir un journal de rêves est une excellente idée

Publié le Mardi 18 Mai 2021
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste
Tenir un journal de rêves, la vraie bonne idée !
Tenir un journal de rêves, la vraie bonne idée !
Dans un monde aux perspectives brumeuses, le rêve reste encore notre moyen d'évasion ultime. Et les images complexes qu'il invoque, un inépuisable et précieux champ d'interprétations. Alors pourquoi ne pas en noircir le papier ?
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Ce n'est parce que devenir adulte signifie dire adieu à ses rêves d'enfant que les rêves disparaissent pour autant. La tête contre l'oreiller, les égarements de notre esprit perdurent envers et contre tout. Cependant, soit on les oublie, soit on ne prend pas le temps d'en parler, jugeant l'exercice insignifiant. A tort !

Car ces instants d'évasion onirique ont beaucoup à nous apprendre. Et le mieux pour le comprendre, c'est encore de les noter spontanément. Raconter ses rêves dans un carnet dédié permet d'inscrire noir sur blanc leur insaisissable pouvoir d'évocation. Comme une sorte de journal intime mental, destiné à extérioriser un besoin bien humain (l'expression de soi, la quête de sens) et, pourquoi pas, mettre des mots sur ses pensées profondes, ses sentiments inavoués, comme sur ses angoisses les plus insidieuses.

Un journal qui pourrait très vite devenir votre fidèle compagnon.

Un journal pas comme les autres

Écrire ses rêves, voilà une vraie bonne idée. Déjà parce que l'on passe près d'un tiers de notre vie à dormir, comme nous le rappelle le blog The Creative Independent. Le rêve est donc une partie non négligeable de nos existences communes. Cela fait d'ailleurs dix ans que l'auteur de ce site, autrefois victime de paralysie du sommeil, retranscrit ses rêves dès le saut du lit. Et ce tous les jours. Une sacrée discipline.

Puisque les rêves puisent dans notre quotidien, le blogueur espère que ceux-ci l'aideront à mieux comprendre une vie pas moins absurde. Mais aussi, à l'inverse, qu'ils influeront sur cette dernière. Car pourquoi cela ne devrait marcher que dans un sens ? "Mes rêves se propagent dans ma vie éveillée, ils colorent mes humeurs, suscitent de nouvelles idées, amplifient et apaisent mes angoisses, influencent mes décisions", détaille le rédacteur, également auteur d'une newsletter dédiée à "l'apprentissage collectif autour des rêves".

Les rêves seraient donc une source d'inspiration, et les poser à plat une forme d'introspection. Voilà pourquoi leur mise en mots est loin d'être anodine. Plus encore, un journal de rêves est pour le magazine Psychology Today un support "inestimable de perspicacité psychologique". Pour faire simple, écrire ses rêves, leur narration et leurs thèmes, c'est toucher du doigt de manière lucide la logique intime qui traverse leur processus.

Comme un avant-goût de la richesse de l'inconscient, déconstruit au gré de nos évocations persos.

Le mieux pour comprendre les rêves, c'est encore de les noter.
Le mieux pour comprendre les rêves, c'est encore de les noter.

C'est également s'informer sur les sentiments, désirs et angoisses qui nous tiraillent, et dont les rêves sont les projections nocturnes plus ou moins vaporeuses. Projections qui nécessitent de se poser les bonnes questions.

Le docteur et spécialiste de l'interprétation des rêves Kelly Bulkeley par exemple, en suggère d'ailleurs quelques unes, énoncées sur le site Lifehack : quelle est la partie la plus étrange de vos rêves ? Qui sont les personnages qui en font partie et comment interagissez-vous avec eux ? Quelles émotions et impressions surviennent dans ce rêve et quand surviennent-elles précisément ? Des interrogations ouvertes qui permettraient de mieux comprendre ces évasions nocturnes volontiers abstraites.

Écrire un journal comme pour tendre un miroir à son inconscient, d'accord, mais comment au juste ?

Des techniques pour l'onirique

Pas de panique, l'onirique a lui aussi ses techniques – d'écriture. Elles sont libres, et c'est pour cela que The Creative Independent suggère de retranscrire ses rêves comme on le souhaite. Au réveil, le microphone de son smartphone et une appli peuvent par exemple s'avérer bien utiles pour enregistrer des récits vivaces qui seront ensuite couchés (et perfectionnés) sur le papier. Une spontanéité certaine qui participe à la justesse du rendu final – avant que notre mémoire n'efface tout à fait la netteté des images perçues par notre cerveau.

Ne pas se réveiller trop brutalement (histoire de ne pas bousculer son esprit), et noter avec minutie ce qui émerge de vos rêves, quitte à séparer les évocations par des traits d'union pour plus de clarté, peut également aider. Pour sortir de la brume, parler de vos rêves à des gens de confiance (proches, amis) est un autre conseil judicieux décoché par le blog spécialisé. Les conversations suscitées par les rêves peuvent induire de nouveaux éléments de compréhension, ou des souvenirs oubliés, à noter fissa sur votre carnet préféré.

Autre conseil à appliquer durant l'écriture : se concentrer autant sur les scènes et images perçues que sur les sensations et émotions ressenties à leur contact, mais aussi rendre compte de l'heure du coucher, et des échos éventuels à certaines expériences vécues. Une écriture rétroactive - à savoir, se souvenir de rêves plus anciens, voire même de rêves d'enfance - peut enfin beaucoup apporter sur le papier.

Les éléments récurrents qui ponctuent nos nuits depuis des années peuvent être des indicateurs précieux pour mieux se comprendre - aujourd'hui. Alors, qu'est-ce qu'on attend au juste pour griffonner le papier ?

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