Pourquoi il faut regarder "Culbute", la websérie culottée d'Arte sur la sexualité

Déconstruire notre rapport à la sexualité, c'est là l'intention d'une ambitieuse et ludique série documentaire de Léo Favier, réalisateur et coauteur, avec l'illustratrice Édith Carron : Culbute, création à l'intitulé drôlatique, à retrouver sur le site d'Arte, dans la rubrique "Culture et Pop".

"Films, séries, dessins animés, publicités, jeux vidéo, pornographie ou contes de fées... sans qu'on s'en rende compte, ces images et récits influencent notre sexualité et notre vision de l'amour depuis l'enfance", assure le communiqué de la websérie. Durant ses 7 épisodes de neuf minutes, Culbute tient à démontrer comment ces images "construisent nos désirs, définissent des normes et inspirent nos pratiques au quotidien".

Une centaine de brefs extraits y sont décryptés par 18 expert·e·s comme la philosophe Camille Froidevaux-Metterie, le sociologue Éric Fassin, les autrices Iris Brey et Rokhaya Diallo, l'illustratrice Jüne Plã, créatrice du compte Instagram Jouissance club ou le réalisateur transgenre Océan. Parmi les séquences analysées, on retrouve "la princesse Leia qui repousse fermement Han Solo avant de s'abandonner à ses baisers, le porté tout en puissance de Dirty Dancing, le pagne sexy de Sheva dans le jeu Resident Evil 5, les méchants stéréotypés queer de Disney (Scar dans Le roi lion ou Ursula dans La petite sirène)", mais aussi les séries Sex Education, Sense8 ou I May Destroy You, James Bond, Star Wars, La Belle au bois dormant, Game of Thrones, American Pie ou encore Buffy contre les vampires.

En découle une déconstruction réfléchie et accessible où s'entremêlent éclairages, extraits d'oeuvres pop et animations humoristiques, interrogeant stéréotypes de genre et visions culturelles avec légèreté mais sérieux. Les thèmes en question ? Le consentement, l'orgasme, la virilité, le regard masculin (ou "male gaze")... Des sujets de poids qui rappellent à quel point la sexualité est un véritable sujet de société.

Ne craignant pas les tabous, la création d'Arte dédie également un épisode à l'érotisation du viol, phénomène observé dans de trop de nombreuses séries à succès. De quoi éveiller bien des consciences.