Son fils harcelé pour avoir porté du vernis : un papa dénonce la "masculinité toxique"

Publié le Mardi 23 Octobre 2018
Marguerite Nebelsztein
Par Marguerite Nebelsztein Journaliste
Un garçon avec du vernis
Un garçon avec du vernis
Deux récents exemples sont venus démontrer que la "masculinité toxique" commence dès la maternelle. Un père de famille américain s'en est pris à l'éducation des autres parents.
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Les garçons ne seraient pas libres de faire ce qu'ils veulent. Ils seraient conditionnés par des injonctions de "mâlitude", et ce dès le plus jeune âge. Deux exemples récents viennent le prouver.

Le premier est celui d'un petit garçon français. Sa maman a raconté sur Twitter pourquoi son garçon de cinq ans ne voulait plus mettre ses baskets préférées : des Converse roses brillantes. Elle a partagé la photo des chaussures en question le 18 octobre et explique que ce sont les remarques de ses camarades qui ont créé ce rejet. Elle ajoute : "Bien envie d'aller leur apprendre à déconstruire leur idée de la virilité à ces trous de balle de 8 ans".

Le deuxième exemple de masculinité toxique de la semaine vient des États-Unis. Aaron Gouveia, ancien journaliste et créateur du site d'éducation parentale Daddy Files, a raconté l'histoire de son fils Sam sur Twitter. Son petit garçon de cinq ans "est bruyant, il est toujours sale, aime les camions, fait du sport". Il a également une jolie collection de sacs à mains.

Il aime également le vernis à ongles parce qu'il trouve cela "beau". Ce lundi 22 octobre, le petit Sam a donc décidé de porter du vernis à ongles rouge pour aller à la maternelle :

"Il a fièrement porté son vernis à ongles rouge à la maternelle ce matin, parce que Sam n'a absolument aucune idée que le vernis à ongles est réservé aux filles ou qu'il n'y a aucune raison de penser que quiconque aurait un problème avec de beaux ongles."

Un retour de l'école en pleurs

Le père de trois fils explique que Sam est rentré de l'école en pleurant : "Quand ma femme l'a récupéré à l'école, il s'est effondré dans ses bras et a pleuré de façon incontrôlable. Il était dévasté par la façon dont les autres enfants se sont retournés contre lui, même ses amis."

Sam, qui aimait tant le vernis, souhaite maintenant l'enlever après une journée de pression et de harcèlement de la part de ses camarades d'école.

Ce qui désole son papa : "Mon fils est loin d'être parfait, mais il a un grand coeur et de l'empathie à des kilomètres à la ronde [...] Il trouve la beauté dans tout ce qui l'entoure et depuis cinq ans, il n'a jamais eu peur d'être différent parce que différent n'a jamais signifié 'mauvais'. Jusqu'à maintenant."

Aaron Gouveia s'en prend aux parents des enfants ayant harcelé son fiston : 'Je sais que ces enfants ne sont qu'à la maternelle, mais ces conneries de masculinité toxique sont APPRISES. Alors les parents, j'espère que vous êtes fiers [...] J'espère que vous dormirez bien ce soir, sachant que l'ordre a été au moins partiellement rétabli et que les normes de genre se sont solidifiées pour un autre petit garçon dont la terrible infraction a été d'avoir l'audace d'aimer des ongles aux couleurs vives."

Il ajoute : "Ma femme et moi avons passé cinq ans à prôner avec succès la tolérance, l'acceptation et l'importance de l'expression et vos enfants ont tout détruit en une journée à l'école".

Pour rassurer son fils, il lui a donné plusieurs exemples d'hommes portant du vernis à ongles, comme le personnage Thor ou le capitaine Jack Sparrow dans Pirates des Caraïbes. Fier de son fils, il en livre une description émouvante : "Sam est un super spectacle pyrotechnique et je ne laisserai pas cela s'émousser une seconde par cette connerie restrictive qui étouffe les garçons depuis toujours."

En solidarité avec son frère, l'un des fils de la fratrie s'est aussi peint les ongles pour aller à l'école. Sam, lui, a finalement gardé son vernis rouge pour soutenir son équipe de baseball favorite dont c'est la couleur officielle.