Viré après une blague sexiste, l'animateur Tex en rajoute une couche

Publié le Mardi 22 Février 2022
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Viré après une blague sexiste, l'animateur Tex en rajoute une couche
Viré après une blague sexiste, l'animateur Tex en rajoute une couche
Invité sur le plateau de "TPMP People", l'ex-présentateur des "Z'Amours" Tex est revenu sur la sortie misogyne qui a signé son départ, chouinant que la télé, c'était "mieux avant" et qu'on ne peut décemment plus rien dire. Une rhétorique fatiguée et fatigante.
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La punchline problématique avait poussé France Télévisions à se séparer de l'humoriste. "Les gars, vous savez ce qu'on dit à une femme qui a déjà les deux yeux au beurre noir ? On ne lui dit rien, on vient déjà de lui expliquer deux fois", sortait Tex sur le plateau de C'est que de la télé (C8), le 30 novembre 2017. Cinq ans après son licenciement, l'effet reste le même en la lisant : entre indignation et écoeurement. Pour l'animateur en revanche, la leçon ne semble toujours pas être assimilée.

"Les vannes que l'on fait ont toutes, plus ou moins, un aspect pédagogique", osait-il dans TPMP People, émission présentée par Matthieu Delormeau, lui aussi auteur de casseroles en tout genre, ce samedi 19 février. "Ça veut dire : 'les femmes, réagissez, ne laissez pas dire une chose pareille'. C'est compliqué de dire ça, ça reviendrait à expliquer le métier d'humoriste. On ne fait pas des blagues par hasard. Quand il y a un truc qui est chaud, il faut qu'on y aille. C'est notre métier. On est quasiment obligé d'y aller, on ne peut pas laisser passer. On sert à servir la soupe. Dépêchons-nous de rire des choses graves avant d'avoir à en pleurer."

Rire des violences conjugales et tourner la "grande cause nationale" en dérision, quand on sait que 13 femmes sont déjà mortes sous les coups de leur (ex-)conjoint depuis le début de l'année selon le collectif Féminicides par compagnons ou ex, c'est bof "pédagogique", à notre humble avis. Mais passons.

"C'était mieux avant"

Malheureusement pour nos oreilles déjà esquintées par ces propos, Tex ne s'est pas arrêté là. Il s'est ensuite accroché à la ritournelle bien connue des boomers dépassés par leur temps, et par le ras-le-bol justifié d'une partie de la population qui veut anéantir la domination patriarcale.

"Je trouve que ce n'est pas une erreur, cette blague. Je regrette les ampleurs que ça prend autour d'une blague, c'est ça que je regrette. Je regrette la légèreté de l'époque. Quand on dit que c'était mieux avant : [la réponse est] oui. Et le fait qu'on était dans un pays libre. On est en train de perdre tout ça".

Il ne manque plus qu'une sortie sur les crop tops des ados et on le prendrait presque pour Alain Finkielkraut.

Jean-Michel Maire a alors rappelé à Tex qu'il avait bien conscience que sa "blague" était problématique avant même de se lancer, puisque le 30 novembre 2017, il avait exprimé son doute quant à l'accueil potentiel qu'on lui réserverait. "Je ne devrais peut-être pas la faire, mais je la fais", avait-il dit selon le chroniqueur. Et Tex de répliquer par une fausse conclusion gênante qui se vautre dans la pleurnicherie et la mauvaise foi.

"Donc ça veut dire que j'aurais dû pas faire de blague, j'aurais dû pas venir à cette émission et puis j'aurais dû arrêter de faire de la télé ?" Oui, sans hésiter.