Ces ados se servent de Tik Tok pour faire leur coming out lesbien

Publié le Vendredi 17 Avril 2020
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste
Ces ados se servent de Tik Tok pour faire leur coming out lesbien
Ces ados se servent de Tik Tok pour faire leur coming out lesbien
Les réseaux sociaux sont parfois témoins de moments uniques, qui valent bien leur viralité. Sur Tik Tok, l'appli prisée par la génération Z, de nombreuses jeunes filles ont utilisé le tube de Jason Derulo, "Get Ugly", pour faire leur coming out auprès de leurs proches.
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Internet a les dérives qu'on lui connaît : surexposition, cyberharcèlement, désinformation en tête de liste. Mais il existe aussi sur les réseaux sociaux des perles qui nous redonnent foi en l'humanité et en la technologie. Notamment quand ils se font le relais d'initiatives personnelles inspirantes et inclusives.

Sur Tik Tok, l'appli chinoise qui galvanise les ados et autres adeptes du lip sync (le playback accompagné d'une chorégraphie sur des chansons en tout genre), de nombreuses jeunes utilisatrices ont choisi de faire leur coming out lesbien. Une façon de se dévoiler, de normaliser cette étape cruciale, et encourager d'autres personnes à célébrer qui elles sont. Et pour se révéler, elles ont misé sur une chanson bien particulière : Get Ugly de Jason Derulo.

Sur les paroles "This girl straight, this girl not" ("Cette fille est hétéro, celle-là non", en français), plus précisément. Elles se placent devant la caméra avec un·e ami·e ou un·e membre de leur famille, et se pointent du doigt lors de la deuxième partie de la phrase, attendant la réaction de leurs proches.

Il y a celles qui se livrent à leur soeur, à leur mère, à leur copine. Et puis deux autres jeunes filles, qui se rendent comptent pendant la vidéo qu'elles ont eu la même idée, et finissent par s'avouer leurs sentiments réciproques. Ce qui est touchant, c'est la façon dont l'entourage les soutient, les entoure d'amour, et souvent ne sourcille pas plus que ça. Une réponse de tolérance et d'acceptation évidente, on en convient, mais qui demeure encore trop rare pour ne pas la souligner.

En ce qui concerne le morceau, on peut aisément s'accorder à dire que le choix étonne. Car, et ce n'est un mystère pour personne, Jason Derulo (Des Rouleaux, de son vrai nom) n'est pas l'artiste le plus déconstruit qui soit. Le type fait moins dans la dentelle que dans l'hyper-sexualisation du corps des femmes. Et c'est là toute l'ironie, assure Them, média américain qui relate l'information à travers le point de vue de la communauté LGBT. Le site salue d'ailleurs cette appropriation et cette transformation de "ce qui était autrefois une parole vaguement fétichiste en un outil de manifestation queer". Et on ne peut qu'applaudir.