La nouvelle lubie des trolls misogynes ? Deviner la couleur des parties génitales des femmes,

Publié le Jeudi 19 Janvier 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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La nouvelle lubie des trolls misogynes ? Deviner la couleur des parties génitales des femmes,
C'est une "tendance" dont on se serait (vraiment) bien passé. Sur TikTok, certains s'exercent à deviner la couleur des parties génitales des femmes. Une lubie choquante et misogyne.
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Deviner la couleur des parties génitales des femmes ? C'est l'idée tordue de certains utilisateurs de TikTok afin de démontrer toute l'ampleur de leur misogynie. L'idée : détourner le règlement relatif aux discours de haine de la plateforme populaire en privilégiant ce "code couleur", des sous-entendus susceptibles de passer à travers les mailles du filet.

Ces internautes sexistes ont donc commenté les vidéos d'utilisatrices en identifiant des numéros renvoyant directement au sélecteur de couleurs de Google, et plus précisément aux teintes roses/marrons. Une manière de suggérer la couleur des organes génitaux des femmes. Une attitude qui a beaucoup choqué sur les réseaux sociaux.

Sur Twitter, la mannequin Wisdom Kaye a ainsi commenté, l'espace d'une publication très relayée, au sujet de cette "tendance" dégoûtante : "Je n'aime pas parler de ces choses, mais c'est tellement dingue. Pour aggraver la situation, les hommes commentent cela auprès de filles qui sont mineures aussi...".

"A quel point tu es malade quand tu te permets de sexualiser publiquement une mineure en ligne tout en pensant que tout va bien ?", a encore fustigé la jeune mannequin.

Un harcèlement toxique

Les internautes dénoncent cette manière dissimulée d'objectiver les corps des femmes, et plus encore des jeunes filles. Au-delà de cette tendance malveillante et sexiste, il est facile de percevoir une forme de harcèlement sexuel en ligne.

Auprès de Glamour, la militante féministe Sharon Gaffka, engagée pour une sécurité en ligne accrue, dénonce à l'unisson : "Discuter des organes génitaux d'une femme avec qui que ce soit est horrible, d'autant plus qu'il est question d'une hypersexualisation des jeunes femmes. Cette tendance est préjudiciable". Pour la militante, ce genre de phénomènes participe également à une toxicité globale, qui peut être associée à la "glamourisation de la labiaplastie", et aux fantasmes et injonctions constituant le mythe de la "vulve parfaite".

"C'est effrayant de se dire que certaines personnes pensent que c'est bien de commenter des trucs comme ça sur Tik Tok", "Ça m'a pris des jours pour comprendre de quoi il était question. J'étais très confuse en pensant que ces mecs parlaient de ça. C'est dégoûtant", "Quelqu'un a commenté quelque chose comme ça sur une de mes vidéos alors que c'était juste une vidéo drôle et normale, c'est hallucinant", ont commenté les internautes sur Twitter. Il est temps de mettre un grand stop.