Société
"Une fille très jeune est plus gentille" : cette députée dénonce la culture française qui minimise les violences seuxuelles sur les enfants
Publié le 31 janvier 2025 à 15:12
Par Camille Lamblaut | Journaliste
Camille est spécialisée sur les sujets qui traitent des femmes dans la société. Féministe convaincue et engagée, il paraît même qu'elle dort parfois le poing levé.
Lors de la séance de questions au gouvernement qui a eu lieu mercredi 29 janvier, la députée écologiste et social du Rhône, Marie-Charlotte Garin a demandé l'application de la loi 2001 supposée garantir l'éducation affective, relationnelle et sexuelle à l'école. Une mesure victime des fausses informations propagées par des associations d'extrême droite.
"Une fille très jeune est plus gentille" : cette députée dénonce la culture française qui minimise les violences seuxuelles sur les enfants
Une séance de questions au gouvernement a eu lieu mercredi 29 janvier. La députée écologiste et social du Rhône, Marie-Charlotte Garin a demandé l'application de la loi Evars adoptée en 2001, supposée garantir l'éducation affective, relationnelle et sexuelle à l'école. Le programme est rarement mis en œuvre et des associations conservatrices d'extrême droite, comme les "Parents vigilants", association de parents d'élèves crée par Eric Zemmour, tentent d'empêcher son application. "Ces fausses informations sont criminelles dans un pays comme le nôtre où 1 enfant est victime toutes les 3 minutes d'inceste, d'agression sexuelle ou de viol", a dénoncé Marie-Charlotte Garin. Face à ces pression, le programme a été examiné par le Conseil supérieur de l'éducation le 30 janvier qui l'a finalement validé.
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Il y a un mois, nous vous parlions de Geoffroy Lejeune, directeur du Journal Du Dimanche, qui parlait sur Cnews de "parties fines" pour désigner des viols sur des fillettes de 13 ans. C'est l'un des exemples pris par la députée Marie-Charlotte Garin, le 29 janvier, lors des questions au gouvernement, pour illustrer la nécessité pressante d'appliquer la loi de 2001 sensée garantir l'éducation affective, relationnelle et sexuelle à l'école. 

À lire aussi : "Quand ce n'est pas oui, c'est non ?" : les questions lunaires de ce journaliste de BFM TV sur le consentement

Une culture de la pédocriminalité

"Ces propos monstrueux ne sont pas des dérapages, a souligné la députée écologiste et social du Rhône. Ils reflètent une cuture qui minimise, euphémise et parfois excuse les violences sexuelles sur les enfants." Et de citer des hommes encore célébrés en France malgré leurs propos et comportements ouvertement précriminels. Comme le chanteur Claude François qui a dit un jour : "Les filles, je les aime jusqu'à 17-18 ans, après elles commencent à réfléchir". Ou Gabriel Matzneff a qui l'on doit cette phrase : "Une fille très jeune est plus gentille".

Pour rappel une première enquête a été ouverte en janvier 2020 sur Gabriel Matzneff après la publication du livre Le Consentement, de Vanessa Springora. Elle y raconte sa relation traumatisante, à 14 ans, avec l'écrivain de 36 ans son aîné. Depuis, une nouvelle femme a accusé l'écrivain de viols et d'agressions sexuelles. Selon l'accusatrice, les faits se sont produits alors qu'elle avait 4 ans et jusqu'à l'âge de ses 13 ans.

L'extrême droite conservatrice contre la loi Evars 

Face à ces exemples, le besoin d'éducation, des adultes mais aussi des enfants, semblent indispensable. En ce sens, la loi Evars a été adoptée en 2001. Elle prévoit des cours d'éducation affective, relationnelle et sexuelle à l'école. Mais depuis son adoption, plus rien, en tout cas trop peu. Le programme est rarement mis en œuvre. 

Plus encore, des associations conservatrices d'extrême droite, comme les "Parents vigilants", association de parents d'élèves crée par Eric Zemmour, tentent d'empêcher son application. Ils dénoncent notamment la présence d'une "théorie du genre" qui inciterait les enfants à changer de sexe. "Ces fausses informations sont criminelles dans un pays comme le nôtre où 1 enfant est victime toutes les 3 minutes d'inceste, d'agression sexuelle ou de viol", a dénoncé Marie-Charlotte Garin. 

Le programme revu et adopté

Autant de fausses informations qui ont quand même convaincue la Ministre de l'Education nationale, Elisabeth Borne de revoir le programme. ll a donc été examiné par le Conseil supérieur de l'éducation le 30 janvier qui l'a finalement validé. Dans sa nouvelle version, le programme prévoit un apprentissage en deux étapes : "une 'éducation à la vie affective et relationnelle' pour l'école maternelle et l'école élémentaire, une 'éducation à la vie affective et relationnelle, et à la sexualité' pour le collège et le lycée", avec "un ajustement à l'âge et à la maturité des élèves".

Les réels objectifs de la Loi Evars

Marie-Charlotte Garin le rappelle, ce programme a pour but d'"apprendre aux enfants à reconnaître des situations de danger et à en parler, de comprendre et respecter le consentement, d'identifier les stéréotypes, de se protéger des dangers d'Internet, comme l'exposition à la pornographie." "On ne parle pas de sexualité aux tout petits", corrige la députée qui précise que l'objectif est de "leur apprendre l'empathie, le respect mutuel et de leur donner des clés pour se protéger. Savoir reconnaître une situation inappropriée, qu'elle vienne d'un autre enfant ou d'un adulte." 

Reste à ce que le gouvernement s'empare réellement de ce programme et donne aux établissements scolaires et aux associations les moyens de l'appliquer. C'est sur ce point que Marie-Charlotte Garin a interpellé la Ministre. "Votre gouvernement est-il prêt à garantir que le programme d'éducation à la vie sexuelle, affective et relationnelle sera appliqué dés la maternelle ? Est-il prêt à former et soutenir les associations dans leur mise en place ? Êtes-vous prêt à assurer que chaque enfant, enfin, bénéfice des trois séance obligatoires depuis 2001 ?", a-t-elle demandé. Affaire à suivre. 

Mots clés
Société Droits des enfants violences sexuelles News essentielles
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