"Un cri", la chanson poignante sur le viol conjugal du groupe Saodaj'

Publié le Vendredi 17 Décembre 2021
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
"Un cri", la chanson émouvant sur les violences conjugales du groupe Saodaj
"Un cri", la chanson émouvant sur les violences conjugales du groupe Saodaj
Le groupe de musique maloya Saodaj', basé à La Réunion, délivre avec "Un cri" un titre tout simplement poignant. Le sujet ? Les violences au sein du couple et le viol conjugal.
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"J'étouffe un cri / Je dis non, tu obliges le oui / Je succombe sous ton corps alourdi / A ta force, tes vapeurs de whisky". Avec une écriture fine et douloureuse, le groupe Saodaj' et sa chanteuse Marie Lanfroy mettent à travers la chanson Un cri des mots sur ce qui n'est que trop peu évoqué, voire simplement nommé : le viol conjugal.

Ecrire sur le consentement, le corps des femmes, "fatigué d'aimer bien au-delà du pire", et le fléau des violences conjugales en général, c'est là l'intention de ce morceau poignant au clip tout aussi fort, réalisé par Romain Philippon et Samuel Malka. Entre les lignes, "Un cri" parle également du phénomène d'emprise.

Et ce, en employant des symboles forts, comme l'eau, synonyme de noyade.

Le taux de viols conjugaux "sous évalué"

Avec ce morceau, le groupe de musique maloya Saodaj', basé à La Réunion, aimerait donc éveiller les consciences à travers un sujet de société majeur. "Je me souviens de tout", répète comme une ritournelle la protagoniste solitaire et meurtrie de cette chanson. "Les murs en ont trop vu" poursuit-elle. Avant de conclure : "Tout est mort".

Le viol conjugal représenterait 31 % des viols déclarés en France selon un sondage IFOP pour la Fondation Jean-Jaurès, "Enquête sur les violences sexuelles", datant de février 2018. Cependant, "le chiffre du viol conjugal est forcément sous-évalué car ce chiffre est fondé sur le dépôt de plainte, un dépôt qui est encore très, très difficile pour les victimes", déplore le sociologue Jean-Claude Kaufmann, auteur du livre Pas envie ce soir.

Raison de plus pour libérer la parole à travers l'art.