Féminisme, humour, naked dress et divas queer : pourquoi "Souviens-toi l'été dernier" version 2025 est une très bonne surprise
Féminisme, humour, naked dress et divas queer : pourquoi "Souviens-toi l'été dernier" version 2025 est une très bonne surprise
Entre décalage camp et piques féministes, la nouvelle version de Souviens-toi l'été dernier, requel décomplexé à la Scream 5, s'avère être une comédie noire grand guignol et gentiment mordante. C'est le summer movie des férus d'horreur, obligé.
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Ce qui frappe dans ce Souviens-toi l'été dernier version 2025, c'est d'abord l'humour. Jamais parodique ou cynique, mais bien présent, par petites touches. En fait, en interview, la réalisatrice Jennifer Kaytin Robinson - car c'est bien une femme cinéaste à la barre de ce projet redouté - revendique volontiers un esprit "camp". C'est à dire : décalé, kitsch, conscient de sa désuétude, humoristique.
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Cela donne donc des répliques savoureuses que l'on ne vous spoilera pas ici, même pendant les scènes les plus gore, des allusions bien senties, une forme d'incongruité des situations très assumée, dans un decorum de summer movie, ou pop corn movie, qui n'a pas honte de ce qu'il est. On appréciera notamment d'entendre autant de chansons s'enchaîner en dix minutes de métrage à peine : un côté "bande FM" qui nous renvoie carrément aux slashers des années 90 et à l'époque American Pie. C'en est presque poétique.
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Mais surtout, ce film d'horreur là est délicatement féministe.
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La réalisatrice à la barre y décoche notamment au gré de dialogues mordantes des piques envers les hommes "qui devraient tous voir un psy" (croquemitaine compris !), la représentation des femmes à l'écran (scream queens ou psychopathes), la sororité (les meilleures amies y sont célébrées, voire carrément vues comme des "âmes soeurs")... Et puis, il y a cette protagoniste ouvertement queer, qui ne cache pas ses passions subtilement sadomasochistes. Un personnage attachant qui revendique fièrement sa sexualité et confère au film quelques instants d'ambiguïté.
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Même si bon, avouons le, la véritable reine de ce Souviens-toi l'été dernier, c'est bel et bien Madelyn Cline, remarquée dans House of the Dragon. Elle joue ici une "diva" (son surnom) à la garde robe toujours impeccable même quand elle échappe à la mort (elle se sert de son parapluie pour tenir son sac à main, si ca n'est pas être une diva...), figure précurseur du port de naked dress dans le cinéma d'horreur (elle arbore la sulfureuse tenue avec alégresse), férue des podcasts de méditation et d'astrologie, protagoniste gentiment lunaire, drôle, iconique, qui s'avère bien plus forte qu'on ne pourrait le croire.
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La jeune actrice de ce “I Know What You Did Last Summer”, qui a enchanté la promo du film avec ses tenues hyper glamour, s'amuse énormément, et nous avec. Elle participe à un divertissement léger mais loin d'être idiot, qui étonne par ses tonalités et son insouciance. C'est déjà beaucoup quand le cinéma d'horreur US d'aujourd'hui ne nous laisse plus le choix entre productions auteuristes abstraites et trash ou entertainement à jumpscares fade et beaucoup trop facile. Et puis bon, quel plaisir de retrouver Jennifer Love Hewitt.