"On n'en peut plus des femmes soumises" : Teona Strugar Mitevska et Noomi Rapace nous parlent du film sur Mère Teresa (interview)
© Abaca Press, Marechal Aurore/ABACA
"On n'en peut plus des femmes soumises" : Teona Strugar Mitevska et Noomi Rapace nous parlent du film sur Mère Teresa (interview)
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A l’occasion de la sortie de Teresa, nous avons rencontré sa scénariste et réalisatrice, Teona Strugar Mitevska, ainsi que l’actrice Noomi Rapace, qui donne vie à la figure mythique de Mère Teresa dans ce long-métrage aux tons punk-rock.
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Dans le film, on suit cette femme alors qu’elle est à la tête du couvent des Sœurs de Lorette, à Calcutta en 1948, pendant les 7 jours qui précèdent le lancement de sa propre congrégation : les Missionnaires de la Charité. Sept jours de doutes et de remises en question pour Teresa qui se sent enfermée au sens propre et figuré dans sa condition existante.
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Interrogée sur le choix de représenter Mère Teresa comme un sujet imparfait, la réalisatrice nous répond : “Je pense que c’est essentiel de montrer des personnages féminins complexes sur le grand écran. On n’en peut plus des femmes soumises qui servent je ne sais qui. S’accepter avec toute notre beauté et nos imperfections, c’est ça être humain et c’est comme ça qu’on s’attache et qu’on aime les gens qu’on aime”.
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Pour Teona Strugar Mitevska, il était important de montrer la personne derrière le mythe. C’est d’ailleurs ce qui a convaincu Noomi Rapace, qui décrit le personnage comme une figure “rebelle, puissante, forte” et surtout “pas parfaite”, de se lancer dans l’aventure.
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Parmi les aspects imparfaits de Mère Teresa, il y a évidemment ses vues sur l’avortement, un sujet “important” à aborder pour la réalisatrice macédonienne car il “nous concerne profondément en tant que femmes contemporaines”.
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Celle qui a été canonisée en 2016 considérait cet acte comme le “plus destructeur de l’amour et de la paix”, une position très fermée, explorée dans le film et remise en question par les personnages de Soeur Agnieszka et de Père Friedrich notamment.
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Et si c’était “difficile” pour Noomi Rapace d’incarner un personnage avec une vision opposée à la sienne, elle ne regrette pas pour autant que ce discours soit inclus dans la narration, au contraire : “J’adore que Teona [Strugar Mitevska, ndlr] ait inclus ça dans le film et qu’on le remette en question, que ça devienne une conversation où on peut entendre, on peut écouter et débattre”.
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