Quand Adrien Quatennens est soupçonné de violences, c'est Sandrine Rousseau qu'on tacle (gratos)

Publié le Jeudi 15 Septembre 2022
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste
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Quand Adrien Quatennens est soupçonné de violences, c'est Sandrine Rousseau qu'on tacle (gratos)
Du côté du "Canard enchaîné", une pique à l'encontre de Sandrine Rousseau conclut un article sur le députée insoumis Adrien Quatennens, soupçonné de violences conjugales. Du sexisme pur ?
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Une semaine entière sans que l'écoféministe Sandrine Rousseau ne fasse l'objet d'attaques sexistes sur les réseaux sociaux ou dans les médias ? C'est comme les éclipses : cela existe, mais c'est rare. La preuve, la députée EELV a de nouveau été moquée, cette fois-ci dans les pages du Canard enchaîné de cette semaine.

Effectivement, un article du journal, révélant la main courante déposée à l'encontre du député Adrien Quatennens par son épouse Céline Quatennens, s'achève sur ces mots : "Tout est bien qui finit bien. Et Sandrine Rousseau va sûrement applaudir". Drôle de réflexion alors que le numéro 2 de la France insoumise est soupçonné de violences conjugales.

Sur les réseaux sociaux, voix politiques et militantes voient là une manière malheureuse de déplacer l'attention en direction des femmes et surtout, des féministes.

"Misogynie latente"

La conseillère de Paris EELV Raphaëlle Rémy-Leleu s'est exprimée au sujet de cette pique déplacée : "Pourquoi vous nous haïssez à ce point-là ? Je suis soufflée par la haine qui s'abat une nouvelle fois contre les femmes et les féministes. Une chose qui m'a soufflée c'est la violence inouïe de la conclusion du Canard Enchaîné contre Sandrine Rousseau. Pourtant tant de haine envers les femmes et envers les féministes ?".

"Mais, qu'est-ce qui justifie une telle charge ? L'article aurait pu conclure sur beaucoup d'autres choses : les hommes politiques violents, la problématique de l'accueil des victimes... Mais non, le Canard choisit de taper, sur Sandrine Rousseau. Oui, c'est une forme de violence que de choisir de TOUJOURS profiter d'une histoire de violence sexiste pour mettre en cause une féministe", fustige encore Raphaëlle Rémy-Leleu.

Et de conclure : "C'est quel niveau de malhonnêteté ? On me dira c'est le Canard, de l'humour grinçant. Mais c'est un choix très politique de renvoyer à une femme les violences qui auraient été commises par un homme".

Une question qui a fait réagir la journaliste féministe Johanna Luyssen de Libération, également autrice (Si je veux) : "Je me pose les mêmes questions. Une femme dépose une main courante pour violences conjugales, et le réflexe du Canard, c'est d'attaquer gratos une femme politique qui combat depuis des années les violences faites aux femmes. Rachetez-vous donc une décence". Une pique qui décidément, ne passe pas.

"Cette chute sur Rousseau, c'est l'hallu. Ca démontre que ces gens n'en ont rien à foutre du sujet", abonde le journaliste Sylvain Chazot, cofondateur de la newsletter politique Chez Pol.

Quant à la directrice générale d'Oxfam France, Cécile Duflot, elle dénonce sur Twitter "une misogynie latente mais permanente", que l'ancienne ministre associe notamment au "fonctionnement et à la gouvernance, éminemment masculine" du journal.

Quant à la principale visée, Sandrine Rousseau, elle a tweeté un sobre : "A bas le patriarcat, au Canard comme ailleurs". A bon entendeur ?