Christiane Taubira : "Quand je pleure, je pleure dans ma chambre"

Publié le Mercredi 11 Mars 2015
Antoine Lagadec
Par Antoine Lagadec Journaliste
Christiane Taubira au micro de RTL mercredi 11 mars 2015
Christiane Taubira au micro de RTL mercredi 11 mars 2015
Invitée de RTL ce mercredi matin, la ministre de la Justice a évoqué les attaques racistes dont elle fait régulièrement l'objet depuis sa nomination.
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Fer de lance de la loi sur le mariage pour tous, Christiane Taubira est depuis 2012 très exposée dans les médias. La Garde des Sceaux est revenue mercredi 11 mars sur les conséquences de cette exposition et notamment les attaques dont elle est la cible. Si la ministre de la Justice reconnaît être touchée par ce qu'elle peut entendre, elle est décidée à ne pas le montrer.

Invitée de Jean-Michel Apathie sur RTL pour évoquer la possibilité de mener des actions de groupes dans les cas de racisme et d'antisémitisme, Christiane Taubira a rapidement évoqué sa situation personnelle au regard des attaques régulières dont elle fait l'objet, et notamment celle d'Isabelle Guinot, élue UMP de Juvisy. Cette dernière avait en effet déclaré sur Facebook "C'est pitoyable d'avoir une telle ministre. Elle vient de Cayenne, là où il y avait le bagne, qu'elle reparte là-bas vu qu'elle a toujours détesté la France".

"L'important n'est pas ma personne, a répondu Christiane Taubira mercredi matin. Il faut avoir la décence de ne pas en parler, en particulier lorsqu'on a mené des combats rudes dans sa vie et qu'on a eu le temps de se forger une capacité à résister. On n'est pas à plaindre".

Et la Garde des Sceaux de se rappeler les conversations qu'elle a notamment pu avoir avec ses propres enfants à ce sujet : "Quand mon fils aîné trouvait que je résistais à trop de situation, je lui disais : 'Quand je pleure, je pleure dans ma chambre'. Même mes enfants n'ont pas à savoir si je souffre", a confié la ministre.

Christine Taubira a également pointé du doigt la responsabilité de certains partis politiques qui, selon elle, seraient le terrain favorable à ce type de prise de parole déplacée. "J'entends des voix politiques particulières qui appartiennent à des corps politiques constitués ! Maintenant il y a des paroles politiques identifiables, identifiées, avec des signatures qui de plus en plus jouent avec le bord de la ligne. Après, qu'un élu de moindre responsabilité franchisse la ligne, ce n'est pas étonnant", a conclu la ministre.

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