C’est la première d’une longue série de réunions : ce mercredi matin, les responsables de l’Assurance maladie et des complémentaires santé ont rencontré les représentants des médecins pour parler des dépassements d’honoraires. Les chiffres sont édifiants : en 2011, ils représentent 2,4 milliards d’euros. Or, la plupart de ces charges supplémentaires ne sont pas remboursées par la Sécu et sont rarement réglées par les complémentaires santé. Les patients sont donc les premiers touchés avec un budget santé de plus en plus important, mais qui est également considéré comme superflu. « Les dépenses de santé représentent une part croissante des dépenses des ménages, dont elles grèvent le budget », déplore M. Van Roekeghem, directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam).
Les médecins de secteur 2 concernés
La plupart des praticiens exerçant en secteur 2 sont concernés, c’est-à-dire moins de 10% des médecins généralistes et plus de 40% des spécialistes. Michel Chassang, le président du principal syndicat de médecins libéraux (CSMF), ne comprend pas l’intérêt de ces rencontres vouées à l’échec : « Il sera difficile de résoudre en un mois et demi ce qu’on n’a pas résolu en 32 ans. Il y a une fenêtre de tir mais la négociation va être compliquée ». En revanche, le directeur de la Cnam s’est lui montré confiant à la sortie de cette première réunion, déclarant : « Je n’ai pas senti de blocage pour tenter d’avancer dans un cadre négocié ».
Une priorité pour le ministère de la Santé
C’est un gros dossier pour la ministre de la Santé et des Affaires sociales, Marisol Touraine, qui en a fait une de ses priorités. Elle sait que les négociations seront ardues mais elle laisse une marge de manœuvre aux professionnels concernés pour trouver un terrain d’entente. A l’heure de la rigueur budgétaire, le trou de la Sécurité sociale est plus que jamais au centre des attentions gouvernementales. La solution pour ne pas alourdir les dépenses des ménages est donc de réduire ces dépassements abusifs qui finalement ne concerneraient qu’un quart des médecins en exercice, de traquer les fraudes des médecins à la Sécu, et de faire pression sur les complémentaires santé pour améliorer leur offre. Si d’ici l’automne aucun accord n’est trouvé, le gouvernement prendra des mesures restrictives dans le cadre du Budget 2013 de la Sécurité sociale.
Laure Gamaury
(Source : lexpress.fr)
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