"Dégueulasse", "Misogynes" : Emily Ratajkowski tacle Hollywood et le patriarcat

Publié le Vendredi 07 Avril 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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On l'a notamment vue dans le glaçant "Gone Girl". L'espace d'un long et passionnant portrait du "Los Angeles Times", la mannequin star "EmRata" a fustigé le sexisme d'Hollywood. Mais aussi le patriarcat dans sa globalité. Et ca fait mal.
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"Qu'est ce que c'est, dégueulasse ?", s'interrogeait Jean Seberg dans A bout de souffle. La mannequin Emily Ratajkowski lui rétorquerait par une réponse cinglante : "Hollywood".

Effectivement, la star s'est confiée sans le moindre chichi au prestigieux Los Angeles Times. Et en a profité pour dénoncer pêle mêle bien des choses : le sexisme de l'usine à rêves donc, mais aussi le regard des hommes, les "boys club" (cette fraternité masculine mortifère), la violence du patriarcat...

"Hollywood est un endroit dégueulasse", a-t-elle fustigé. Et bam. Il faut dire que le titre du portrait qui lui est dédié donnait déjà le ton : "Non, Emily Ratajkowski ne se contentera pas de se taire et d'être jolie".

Vous connaissez évidemment "EmRata" pour ses posts Instagram abondamment relayés, ses participations à certains clips, ses poses fashion et ses (de plus en plus) régulières prises de position féministes, mais il ne faut pas oublier sa carrière au cinéma : dans le glaçant Gone Girl de David Fincher bien sûr, mais aussi aux côtés de la très drôle Amy Schumer (la comédie I Feel Pretty) ou encore de l'humoriste stand-up Mac Maron...

Une expérience qui est loin d'avoir ravie la principale concernée.

Elle témoigne encore : "Quand je faisais des films, jamais je ne me suis dit : 'Oh, je suis une artiste qui joue et c'est mon exutoire.'. Non. J'avais l'impression d'être un morceau de viande...".

"Tous ces hommes détestent les femmes"

"A Hollywood j'avais l'impression que les gens me jugeaient et se disaient : 'Est-ce qu'elle a autre chose à proposer que ses seins ?", a poursuivi la mannequin auprès du Los Angeles Times, bien décidée à ne plus garder sa langue dans sa bouche. Son dégoût, il émane de cette impression "d'être simplement consommable pour les hommes puissants d'Hollywood".

Finalement, "EmRata" a même viré son agent, persuadée d'une chose : "Ces hommes détestent tous les femmes".

Parmi eux, son ex conjoint Sebastian Bear-McClard, accusé de viol, de violences sexuelles et de manipulations diverses par de nombreuses jeunes femmes. La mannequin assure aujourd'hui que son mari était lié à des hommes "qui deux ans auparavant avaient embrassé la bague de Harvey Weinstein".

"Et c'est peut-être pour ça qu'en ce moment je ne suis pas vraiment intéressée par les points de vue masculins. Parce que tout cela nous renvoie à des mensonges. C'est un monde foutu. Comme, Hollywood est foutu", déplore encore celle qui s'avère démoralisée par "les dynamiques de pouvoir" qu'elle a aussi bien pu observer du côté du cinéma que du monde de la mode, un univers qu'elle connaît d'autant plus.

Un état d'esprit quelque peu virulent donc. Aujourd'hui, forte de ses observations, la mannequin ne cache pas son envie de faire une "grève des mecs" : "Je ne pense vraiment pas aux mecs ces derniers temps... Je travaille, je suis une mère célibataire".

"J'ai été tellement occupé qu'il est facile de ne pas y penser". A ce sujet, la star abordait récemment encore l'envie... De faire un bébé toute seule. Why not ?