Monde
En Arkansas, la loi autorise maintenant les hommes à empêcher leur femme d'avorter
Publié le 10 février 2017 à 11:44
Par Charlotte Arce | Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Le gouverneur de l'Arkansas vient de promulguer une loi qui permet à un homme de poursuivre en justice sa femme si celle-ci prend la décision d'avorter. Et ce, même si la grossesse est le résultat d'un viol conjugal ou d'un inceste.
En Arkansas, la loi autorise maintenant les hommes à empêcher leur femme d'avorter En Arkansas, la loi autorise maintenant les hommes à empêcher leur femme d'avorter© Getty Images
La suite après la publicité

Il ne fait décidément pas bon être une femme en ce moment aux États-Unis. Alors qu'il y a trois semaines, Donald Trump a signé un décret stoppant l'aide financière aux ONG internationales soutenant le droit à l'avortement, c'est cette fois-ci l'Arkansas qui restreint un peu plus le droit des femmes à disposer de leur corps.

Asa Hutchinson, le gouverneur de cet État conservateur, a en effet signé fin janvier une loi intitulée "Unborn Child Protection From Dismemberment Abortion Act" qui empêche les femmes d'avoir recours à l'avortement. Désormais, le père de l'enfant à naître peut s'opposer à l'IVG en ayant recours à la justice, et ce même si la grossesse est le résultat d'un viol conjugal ou d'un inceste. En vertu de la loi, un violeur pourra donc, si la victime est sa femme, l'empêcher d'avorter.

Par ailleurs, une clause de la loi stipule que le mari d'une femme souhaitant mettre un terme à sa grossesse peut poursuivre en justice le médecin pratiquant l'intervention. Il est aussi possible pour les hommes de déposer un recours juridique afin d'interrompre l'interruption volontaire de grossesse. Enfin, si la jeune femme souhaitant avorter est mineure, ses parents ou son tuteur légal pourront l'empêcher de mettre un terme à sa grossesse et intenter une action en justice.

Interdiction des avortements au 2e trimestre

Autre restriction du droit à l'IVG induite par la loi signée par le gouverneur de l'Arkansas : avoir recours à une IVG à partir de 16 semaines (soit au 2e trimestre de grossesse) est désormais interdit, tout comme la procédure D&E (de dilatation et d'évacuation), utilisée pour les grossesses de 12 semaines et plus. Y avoir recours est à présent considéré comme un crime passible de 10 000 dollars d'amende ou de six ans de prison. Selon les médecins pratiquant les interruptions volontaires de grossesse, la procédure D&E est pourtant la plus courante et la plus sûre pour les femmes étant enceinte de plus de 12 semaines.

L'association de défense des libertés individuelles, l'American Civil Liberties Union a déposé un recours au tribunal pour faire annuler cette loi qu'elle juge inconstitutionnelle. "Si nous ne pouvons pas faire de progrès sur quelque chose comme une exception pour le viol et l'inceste, je pense que ce serait vain de donner un sens sur ce qui compose le reste de ce projet de loi", a déclaré Holly Dickson, directrice juridique de l'American Civil Liberties Union de l'Arkansas.

L'Arkansas n'est pas le seul État américain à détricoter le droit à l'avortement. CNN rapporte que le Kansas et l'Oklahoma viennent d'adopter des lois similaires. Enhardi par la victoire de Donald Trump et la nomination d'un juge anti-IVG à la Cour Suprême, l'Ohio vient également d'adopter une mesure interdisant l'avortement après 20 semaines de grossesse. En Arkansas, si l'action en justice de l'American Civil Liberties Union n'aboutit pas, la loi entrera en vigueur dans le courant de l'année.

Mots clés
Monde Société droits des femmes Etats-Unis News essentielles IVG
Sur le même thème
"A 50 ans on a plus que des seconds rôles !", dénonce cette célèbre actrice française face à l'âgisme du cinéma français
cinéma
"A 50 ans on a plus que des seconds rôles !", dénonce cette célèbre actrice française face à l'âgisme du cinéma français
20 août 2025
“Elle a des spasmes ?”, “Elle a pris quoi ?” : Shy’m déchaînée sur scène, les internautes s’en donnent à coeur joie pour la critiquer
people
“Elle a des spasmes ?”, “Elle a pris quoi ?” : Shy’m déchaînée sur scène, les internautes s’en donnent à coeur joie pour la critiquer
30 août 2025
Les articles similaires
"Scandale" : cet humoriste accusé de viols "innocenté" à tort sur une grande radio ? Les internautes dénoncent une séquence polémique
Société
"Scandale" : cet humoriste accusé de viols "innocenté" à tort sur une grande radio ? Les internautes dénoncent une séquence polémique
3 novembre 2025
"En coulisse, ils se masturbaient sur des candidates" : ce livre choc déclenche le Me Too Miss France
Société
"En coulisse, ils se masturbaient sur des candidates" : ce livre choc déclenche le Me Too Miss France
9 septembre 2025
Dernières actualités
"Elle est très jeune", "Il change de femmes comme de chemises" : l’apparition de Dany Boon et sa compagne de 16 ans de moins que lui suscite la critique des internautes
people
"Elle est très jeune", "Il change de femmes comme de chemises" : l’apparition de Dany Boon et sa compagne de 16 ans de moins que lui suscite la critique des internautes
3 décembre 2025
"J'espère qu'elle va bien", "ça fait peur" : cette chanteuse américaine apparaît très amaigrie et suscite l'inquiétude de ses fans
people
"J'espère qu'elle va bien", "ça fait peur" : cette chanteuse américaine apparaît très amaigrie et suscite l'inquiétude de ses fans
3 décembre 2025
Dernières news